La croissance rapide de l’industrie technologique, couplée à une demande énergétique croissante, met en péril les efforts de durabilité, selon un rapport ITU-WBA, estimant qu’il urge de réduire les émissions de GES.
La pression exercée par la croissance de l’industrie technologique et la demande énergétique croissante entrave les efforts vers une durabilité environnementale. C’est ce que révèle le rapport co-rédigé par l’Union internationale des télécommunications (UIT) et l’Alliance mondiale de benchmarking (WBA), soulignant une augmentation continue de l’empreinte carbone liée à la consommation accrue de services numériques, de stockage de données et de technologies émergentes.
Ce rapport, intitulé « Greening Digital Companies 2024 », met en lumière une réduction préoccupante des progrès vers les objectifs climatiques dans un secteur pourtant crucial pour l’économie mondiale. « Une transition verte efficace nécessite que les entreprises numériques fassent progresser et montrent l’exemple », a déclaré Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l’UIT, appelant les leaders de l’industrie à intensifier leurs actions à l’approche de la COP29.
Si les technologies numériques offrent des avantages économiques et facilitent la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, elles sont aussi sources de défis environnementaux. Le rapport évalue la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 200 grandes entreprises numériques mondiales.
En 2022, ces entreprises ont consommé un total de 518 térawattheures (TWh), soit 1,9 % de la consommation énergétique mondiale, un chiffre en augmentation par rapport à l’année précédente, souligne le document.
Les émissions indirectes, connues sous le nom de « Scope 3 », représentent un enjeu majeur. Elles incluent les émissions liées à la fabrication de matériel, à l’utilisation des produits finaux, comme les smartphones et les outils d’intelligence artificielle, et représentent en moyenne six fois les émissions directes des entreprises.
L’urgence d’une action collective
Face à la hausse des émissions et à l’augmentation de la consommation d’énergie, le rapport appelle à une action collective. Lourdes O. Montenegro, directrice de la recherche à la WBA, souligne l’importance des données fournies pour guider l’industrie dans ses efforts de réduction d’empreinte carbone.
Les technologies d’intelligence artificielle, en plein essor, représentent un autre défi pour la durabilité. Toutefois, elles peuvent aussi jouer un rôle clé dans la réduction des émissions grâce à des innovations telles que l’optimisation énergétique et la gestion des ressources naturelles.
Cosmas Zavazava, directeur du Bureau du développement des télécommunications de l’UIT, appelle à une meilleure surveillance des émissions. « Si elles ne sont pas maîtrisées, les émissions de GES liées aux technologies pourraient compromettre les avancées de développement », avertit-il, exhortant les gouvernements à soutenir la transition vers une croissance numérique durable.
ARD/te/Sf/APA