L’institution onusienne, à travers le projet FISH4ACP, veut amener le pays à être autosuffisant en matière de production de poissons et faire de l’aquaculture un véritable business pour les acteurs de la filière.
FISH4ACP est le Projet de développement durable des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture dans les pays ACP. Il est une initiative de l’Organisation des Etats d’Afrique des Caraïbes et du pacifique (OAACPS) visant à soutenir le développement durable de la pêche et de l’aquaculture.
Ce mardi 25 avril 2025, à Abidjan, a eu lieu une réunion semestrielle du Groupe de travail appelé « l’Équipe spéciale » (Partenariat multipartite), une instance qui regroupe tous les acteurs de la chaîne de valeur du secteur aquacole en Côte d’Ivoire.
Selon Mme Djiré Foungnigué, administrateur national du projet FISH4ACP à la FAO Côte d’Ivoire, tous les six mois, ce groupe se réunit pour évaluer l’état d’avancement de la mise en œuvre du projet FISH4ACP et voir les difficultés en vue de faire des recommandations pour une mise en œuvre efficace.
« Aujourd’hui, nous avons déjà sélectionné 10 fermes à l’échelle nationale qui vont servir de fer de lance pour la promotion de modèles d’affaires améliorés », a dit Mme Djiré Foungnigué, ajoutant qu’« on souhaite que l’aquaculture devienne un business » pour les pisciculteurs.
Stella Gaetani, chargée de mission pour la coopération économique et du développement de l’ambassade d’Allemagne en Côte d’Ivoire, s’est réjouie de cette initiative qui vise à rendre la Côte d’Ivoire autosuffisante en matière de production de poissons en dix ans.
« Le plus grand défi sera probablement de maintenir cette production accrue pendant encore plus de 10 ans en la rendant durable sur le plan environnemental, social et économique », a-t-elle dit, estimant que « si la production est durable, elle sera également résiliente face aux pressions résultats du changement climatique, des crises géopolitiques et sociales ».
Synergies des actions de terrain
Dans le cadre du projet FISH4ACP, dix fermes pilotes choisies à travers la Côte d’Ivoire devraient servir de modèles pour des futurs pisciculteurs, notamment des gens qui veulent s’installer dans le secteur pour pouvoir les dupliquer.
Outre ce projet, le gouvernement ivoirien exécute d’autres programmes. En vue d’éviter des déperditions dans les actions de terrain, la FAO s’est engagée à mettre en synergie tous les projets visant à accroître la production des ressources halieutiques.
L’organisation onusienne a partagé, récemment, avec le ministère des Ressources animales et halieutiques, un rapport d’analyse sur la chaîne de valeur de l’aquaculture. Il met en exergue un plan décennal qui décrit les axes qu’il faut travailler de sorte à mettre à niveau la chaîne de valeur en Côte d’Ivoire.
Le rapport note une panoplie d’activités de terrain, entre autres, des formations, des études qui sont également en cours. Pour Mme Djiré Foungnigué, administrateur national du projet FISH4ACP à la FAO, « il faut une synergie d’actions », ce qui justifie cette réunion de l’Equipe spéciale
Le gouvernement ivoirien a actuellement dans son portefeuille le Programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI) et le Projet de relance de la production piscicole (PREPICO), qui est dans sa phase 2. Le PREPICO travaille notamment sur la problématique du tilapia et de la pisciculture.
La réunion de l’Équipe spéciale a permis de savoir l’état d’avancement de tous les projets qui sont mis en œuvre en vue d’une réalisation harmonisée. Et ce, pour permettre des résultats probants tout en évitant la duplication des activités sur le terrain.
Résultats de l’étude diagnostique
Selon Mme Djiré Foungnigué, ce diagnostic suggère des axes d’amélioration du secteur, entre autres la professionnalisation des acteurs. Il met aussi la lumière sur les forces et les faiblesses, ainsi que les opportunités qu’il y a au niveau des organisations professionnelles agricoles.
L’étude qui s’est déroulée sur trois mois, de janvier à mars 2023, a consisté à enquêter 44 organisations professionnelles aquacoles sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, sept niveaux de performance ont, à en croire Mme Djiré, été étudiés pour montrer leur performance globale.
Serge N’Gandi, conseiller technique, représentant le ministre des Ressources animales et halieutiques, a fait savoir que le gouvernement mène de nombreuses actions au profit du secteur. Il a annoncé l’élaboration de textes législatifs et réglementaires dans le domaine de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture pour améliorer la production de poissons.
Pour atteindre ses ambitions, l’Etat de Côte d’Ivoire envisage de construire plusieurs points de débarquement aménagés des produits de pêche, appelés débarcadères, au profit des pêcheurs et des acteurs du secteur, dont un point à Grand-Bassam, cité balnéaire à 40 Km au Sud-est d’Abidjan.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (PONADEPA, 2022-2026), des filières ont été choisies en fonction de leur importance stratégique pour la sécurité alimentaire et de leur capacité à générer des revenus.
AP/APA