Le rapport de l’Heritage Foundation sur l’Indice de liberté économique indique que le score du Maroc est leader en Afrique du Nord et a progressé de 3,5 points par rapport à l’année précédente.
Selon l’édition 2025 de l’Indice de liberté économique publié par l’Heritage Foundation, le Maroc se positionne comme le leader en matière de liberté économique en Afrique du Nord.
À l’échelle mondiale, le pays occupe la 86e place avec un score de 60,3, tandis que dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), il se classe 7e sur 14 pays, devant le Koweït mais derrière l’Arabie Saoudite. L’économie marocaine est ainsi qualifiée de « modérément libre ».
L’indice est basé sur plusieurs critères, notamment l’environnement réglementaire, la liberté des marchés et la stabilité macroéconomique. Le Maroc affiche de bons résultats en matière de liberté d’entreprise (68,9) et de liberté monétaire (74,7), avec des scores supérieurs à la moyenne mondiale. Toutefois, la liberté du travail (48,5) reste en dessous des standards internationaux, ce qui reflète les rigidités du marché de l’emploi.
En ce qui concerne les marchés ouverts, l’économie marocaine présente des indicateurs positifs : la liberté commerciale est évaluée à 67,2, la liberté d’investissement à 75 et la liberté financière à 75. Le rapport indique que le taux tarifaire moyen pondéré des échanges commerciaux s’élève à 13,9 %, et que les investisseurs, nationaux comme étrangers, bénéficient d’un traitement équitable en vertu du cadre juridique marocain.
Le secteur financier, dynamique et compétitif, continue d’offrir une large gamme de financements. La bourse marocaine, de son côté, ne limite pas la participation des investisseurs étrangers, contribuant ainsi à un environnement favorable aux flux de capitaux.
Ces progrès résultent des réformes entreprises par le Maroc pour stimuler le secteur privé, améliorer la compétitivité et diversifier son économie. La stabilité monétaire du pays est également mise en avant, l’inflation restant à des niveaux modérés.
Cependant, le rapport souligne plusieurs défis structurels nécessitant des réformes institutionnelles approfondies. Par exemple, bien que les procédures de création et d’enregistrement des entreprises aient été simplifiées, les exigences liées aux licences demeurent coûteuses. De plus, la rigidité du marché du travail continue d’entraver une expansion dynamique de l’emploi, contribuant à la précarité du secteur informel.
L’Indice de liberté économique évalue les politiques et conditions économiques de 184 pays sur la période allant du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024. Il repose sur douze indicateurs regroupés en quatre grands piliers : l’État de droit (droits de propriété, intégrité du gouvernement, efficacité judiciaire), la taille du gouvernement (dépenses publiques, charge fiscale, santé budgétaire), l’efficacité réglementaire (liberté d’entreprise, liberté du travail, liberté monétaire) et les marchés ouverts (liberté commerciale, liberté d’investissement, liberté financière). Chaque critère est noté sur une échelle de 0 à 100, et la moyenne de ces indicateurs détermine le score final de chaque pays.
L’étude classe les pays en cinq catégories : « libres » (80 à 100 points), « majoritairement libres » (70 à 79,9 points), « modérément libres » (60 à 69,9 points), « majoritairement non libres » (50 à 59,9 points) et « économiquement réprimés » (0 à 49,9 points).
Dans le contexte de l’Afrique du Nord, la Mauritanie occupe la 119e place (catégorie « majoritairement non libre »), suivie par l’Égypte (145e place, « majoritairement non libre »), la Tunisie (149e place, « économiquement réprimée ») et l’Algérie (160e place, « économiquement réprimée »).
MK/te/Sf/APA