Le pays de la Teranga a validé en 2022 sa stratégie nationale de valorisation de la filière ostréicole.
Les huîtres constituent une source importante d’aliments nutritifs pour la population sénégalaise. Cependant, la demande sur le marché national est supérieure à l’offre, un déficit qui est comblé par des importations en provenance des pays voisins. Partant de ce constat, les autorités étatiques veulent augmenter la production annuelle qui est aujourd’hui de 16.000 tonnes dont les 400 tonnes provenant de l’ostréiculture (élevage d’huitres).
« Notre objectif est porter la production annuelle d’huîtres à 21.000 tonnes », a indiqué ce jeudi à Dakar, Awa Collé Gaye, coordonnatrice du projet FISH4ACP, une initiative de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) qui contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la prospérité économique et à la création d’emplois en garantissant la durabilité économique, sociale et environnementale de la pêche et de l’aquaculture.
S’exprimant à l’ouverture de la Journée nationale de l’huître dont la première édition a été organisée en 2022, Mme Gaye souligné que 99% des huîtres vendues au Sénégal sont transformées, soit séchées, grillées ou bouillies.
« Le secteur, a-t-elle ajouté, emploie 13.000 personnes, principalement des femmes. C’est pourquoi les autorités sénégalaises participent à la restauration des 200.000 hectares de mangroves du pays, principal habitat des huîtres ».
Poursuivant, Awa Collé Gaye a expliqué qu’il y a un besoin de mieux connaître la filière, notamment son environnement écologique, biologique et sanitaire. Pour ce faire, elle a plaidé pour la mise en place d’un système de veille et de suivi sanitaires, le développement de l’ostréiculture, et la valorisation, la transformation et la commercialisation des huîtres.
Parmi les freins au développement de la filière des huîtres, Mamadou Diop, Directeur de cabinet du ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, a cité l’exploitation qui est restée artisanale et la surexploitation de la ressource. « Pourtant, a-t-il dit, la filière des huîtres est une activité à haute intensité de main d’œuvre. C’est pourquoi le gouvernement a retenu parmi les piliers du Plan Sénégal Emergent (PSE) la pêche et l’aquaculture ».
Organisée à l’initiative de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à travers son Programme FISH4ACP, la Journée nationale de l’huître est un outil de promotion et de communication des produits ostréicoles et offre un cadre d’échange, de partage et d’apprentissage sur les différents segments de la chaine de valeur ostréicole.
De l’avis de Robert Guei, Représentant de la FAO au Sénégal et Coordonnateur du Bureau Sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, la rencontre, qui fera le point sur la stratégie de mise à niveau de la chaine de valeur de l’huître, sera également le lieu de rencontre et de dialogue entre les structures d’encadrement, les institutions impliquées, les acteurs à la base et les organisations professionnelles nationales. « A moyen terme, l’objectif est de renforcer et de perpétuer l’évènement relancé depuis 2022 par le projet FISH4ACP », a rappelé Dr Guei.
TE/APA