Dans la sous-région ouest-africaine, les réfugiés climatiques sont vulnérables et font face à plusieurs difficultés, a affirmé, mardi à Dakar, Adama Dramé, estimant qu’ils ne sont guère protégés par les juridictions.
Face à l’accentuation du changement climatique, plusieurs parties du monde connaissent de plus en plus des déplacements de personnes qui fuient ses conséquences. Et l’Afrique de l’Ouest n’échappe pas à ce phénomène des migrations climatiques. Seulement, dans cette sous-région, les réfugiés dits climatiques n’ont pas de protection juridique, selon Adama Dramé, doctorant à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « Il y a l’absence de protection juridique du réfugié climatique en Afrique », a-t-il dit, rappelant que le terme réfugié ou migrant climatique est apparu pour la première fois en 1985 dans un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Il s’exprimait lors d’un panel dans le cadre du colloque scientifique international portant sur le thème : « Le droit régional ouest-africain de l’environnement : entre ambitions et réalités ».
La rencontre de deux jours est organisée par Le Laboratoire d’Etudes et de Recherches en Politiques, Droit de l’Environnement et de la Santé (LERPDES) de la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar en partenariat avec l’ONG Natural Justice et le Département de droit public de l’Unité de formation et de recherche en sciences juridiques et politiques de l’Université Thomas Sankara du Burkina Faso.
Poursuivant, Adama Dramé a souligné qu’il y a des esquisses au niveau international et africain pour une protection juridique des réfugiés climatiques, « mais qu’elles restent insuffisantes ».
Selon les organisateurs du colloque, les questions environnementales sont devenues, aujourd’hui, une préoccupation majeure pour tous les Etats et pour la communauté internationale dans son ensemble. Nées des dégradations multiformes de l’environnement ces questions sont, en effet, au centre des préoccupations des Etats et des organisations internationales qui en font désormais une priorité des politiques publiques, dans la perspective de la réalisation d’un développement économique, social et environnemental durable.
« Cette situation a été favorisée par plusieurs facteurs, notamment historiques, politiques, économiques et scientifiques. Historiquement, en effet, ce sont les activités humaines qui sont à l’origine des dégradations de l’environnement, en raison de leur ampleur et de leurs effets nocifs sur la nature et sur les ressources naturelles. Le développement des activités humaines s’est, en effet, accompagné par des dégradations de plus en plus importantes de l’environnement, notamment les pollutions de l’air, de l’atmosphère, de l’eau et des sols, la multiplication des catastrophes naturelles et la disparition progressive des ressources naturelles. Au plan politique et économique, les politiques de croissance économique effrénées engagées par le Etats depuis la seconde guerre mondiale ont conduit progressivement à une exploitation insoutenable des ressources naturelles et à des pollutions d’ampleur jamais égalée dans l’histoire de l’humanité », renseigne un document remis à la presse.
TE/Sf/APA