Face à la montée des tensions avec l’Éthiopie voisine, le gouvernement érythréen a lancé un appel à ses vétérans pour qu’ils rejoignent des centres d’entraînement, a appris APA ce week-end.
L’Érythrée et l’Éthiopie, deux voisins de la Corne de l’Afrique, ont été engagés dans un violent conflit frontalier à la fin des années 1990, qui s’est conclu par un accord de paix en 2000. Ancienne province éthiopienne, l’Érythrée a obtenu son indépendance après une guerre séparatiste de plus de 20 ans.
Des migrants érythréens résidant à Addis-Abeba ont confirmé à APA que leurs compatriotes de moins de 60 ans ayant déjà servi dans l’armée sont sommés de se rendre dans des centres de formation militaire.
Cette mesure intervient alors que des informations non confirmées suggèrent que l’Érythrée envisagerait de fermer son ambassade à Addis-Abeba, témoignant d’une détérioration des relations entre les deux pays.
Les tensions se sont ravivées après la publication d’un article de l’ancien président éthiopien Mulatu Teshome sur Al Jazeera, dans lequel il accuse Asmara de nourrir les conflits dans la région.
« La guerre est l’activité principale de l’État érythréen. Il attise les tensions, soutient les groupes rebelles et les gouvernements en quête de division dans la région », a écrit Teshome.
Récemment, l’Érythrée a également durci ses restrictions de voyage, interdisant aux citoyens de moins de 50 ans de quitter le pays sans autorisation officielle.
Des migrants ont rapporté que les habitants d’Asmara sont désormais informés de ces nouvelles mesures, notamment lorsqu’ils sollicitent des services gouvernementaux comme les permis de voyage. De plus, certains prisonniers ayant servi dans l’armée, mais non condamnés pour des crimes graves, sont libérés afin de réintégrer les forces armées.
Cette escalade des tensions alimente les craintes d’un éventuel affrontement militaire. Plus tôt cette semaine, le gouvernement érythréen a accusé l’Éthiopie de « bellicisme », en réaction à l’éditorial de Teshome publié sur Al Jazeera.
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