Les hostilités ont repris à Khartoum, la capitale du Soudan après une brève accalmie, due à une trêve de courte durée négociée par la communauté internationale.
De fortes explosions accompagnées de tirs d’armes automatiques lourdes ont retenti mercredi à Khartoum et ses environs, les forces loyales au chef de la junte, Abdel Fatah al-Burhan, étant passées à l’offensive contre les combattants des Forces spéciales rapides rebelles dirigées par son rival Mohamed Hamden Dagalo.
Des informations non confirmées font état d’une évasion de prison au cours de cette dernière flambée.
Ahmed Haroun, un homme politique emprisonné et recherché par la Cour pénale internationale pour des crimes présumés contre l’humanité, serait en liberté après s’être évadé de la prison de Kober à Khartoum.
Selon un communiqué publié mardi, Ahmed Haroun aurait déclaré que lui et d’autres détenus avaient été libérés par les pénitentiaires pour leur propre sécurité, compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire au Soudan, mais il n’a pas précisé où il se trouvait.
M. Haroun, qui avait juré de se rendre une fois la situation revenue à la normale, doit répondre de 20 chefs d’accusation, notamment de viol, de meurtre, de torture et de persécution au Darfour, alors qu’il était ministre de l’Intérieur du Soudan au début des années 2000.
Arrêté et détenu depuis qu’Omar el-Béchir a perdu le pouvoir en 2019 à la faveur d’un soulèvement populaire, il nie toutes les accusations portées contre lui.
Dans le même temps, des informations indiquent que les deux parties ne sont pas encore totalement engagées dans la trêve, se reprochant mutuellement des « actes de provocation ».
La trêve devait entrer en vigueur lundi soir, mais des fusillades sporadiques ont été signalées à Khartoum et dans la ville jumelle voisine d’Omdurman.
Selon certaines sources, les deux parties sont convaincues qu’elles sont capables de remporter une victoire militaire.
L’accalmie des combats a permis l’évacuation de dizaines de milliers de personnes, soudanaises et non soudanaises.
Au moins 500 personnes ont trouvé la mort en plus de dix jours d’affrontements entre Burhan et les hommes de Dagalo, dans une apparente lutte pour le pouvoir.
Trois tentatives précédentes de trêve ont été ignorées par les belligérants, notamment vendredi, lorsque les Soudanais ont marqué la fin du mois sacré du jeûne ou Ramadan.
Avant les affrontements armés, des tensions ont éclaté entre les deux généraux au sujet de l’avenir de la transition vers un régime civil et de la direction des forces de sécurité soudanaises.
Le Soudan est sous régime militaire depuis des décennies et est toujours confronté à des milices armées dans la région troublée du Darfour.
WN/fss/ac/APA