Le délai que l’organisation régionale avait donné aux autorités nigériennes est arrivé à expiration dimanche 6 août.
Un autre sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a été convoqué jeudi 10 août par son président en exercice, Bola Ahmad Tinubu. Les dirigeants ouest-africains se pencheront à cette occasion sur la situation politique au Niger où est survenu un coup d’Etat contre le président élu, Mohamed Bazoum, mercredi 26 juillet.
Réunis une première fois en session extraordinaire, dimanche 30 juillet à Abuja, les chefs d’Etat de la Cédéao ont infligé au Niger des sanctions économiques et financières. Ils avaient aussi donné un ultimatum de sept jours aux nouvelles autorités de Niamey pour libérer et rétablir l’ordre constitutionnel. Des exigences non encore satisfaites par le Comité national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Dirigée par le général Abdourahamane Tchiani, la junte a menacé de riposter sur un pays membre de la Cédéao si l’organisation lance une opération contre le Niger.
Des pays comme le Sénégal, le Bénin ou la Côte d’Ivoire ont donné leur accord pour une intervention militaire, mais l’institution communautaire privilégie pour le moment le dialogue. Mais aucune solution pacifique ne semble émerger de ces différentes missions.
Partisane de la fermeté contre les auteurs du coup d’Etat, la France a suspendu son aide au développement et d’appui au gouvernement nigérien. Les nouveaux maîtres de Niamey ont répondu en dénonçant les accords et protocoles militaires avec Paris qui a rejeté la décision, arguant qu’elle n’est pas prise par des autorités légitimes.
Frontaliers du Niger, le Mali et le Burkina Faso, également sous la direction d’officiers depuis aout 2020 et janvier 2022, ont apporté leur soutien aux putschistes, menaçant de quitter la Cédéao si Niamey est attaqué par l’organisation régionale.
Dans cette logique, une délégation de Bamako et de Ouagadougou s’est rendue lundi 7 août à Niamey pour rencontrer les nouvelles autorités nigériennes qui ont annoncé la fermeture des frontières aériennes, en prévision d’une éventuelle intervention de la Cédéao. Les putschistes affirment avoir détecté un « prédéploiement » de troupes de l’institution communautaire dans deux pays d’Afrique centrale.
AC/APA