C’est une première mission de médiation pour le Président tchadien de transition, Mahamat Idriss Déby Itno depuis son accession au pouvoir en avril 2021.
Invité comme observateur au sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur la crise politique au Niger, le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno a été nommé émissaire du président en exercice de cette institution régionale. Depuis son accession au pouvoir en avril 2021, c’est la première fois qu’il est appelé à jouer un tel rôle.
Sa désignation s’explique par son statut de président en exercice de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) auquel appartient le Niger et par l’histoire qui lie ces deux pays voisins.
Le président émissaire s’est immédiatement rendu à Niamey, malgré la fermeture de l’espace aérien nigérien. Il a rencontré différentes parties pour trouver une issue pacifique à la crise qui secoue ce pays voisin.
Mandaté par le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, l’émissaire de la Cédéao a été porteur d’un message contenant les exigences des dirigeants ouest-africains aux nouvelles autorités de Niamey. Ces exigences sont entre autres le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de sept jours, la libération immédiate du président Bazoum et de sa famille.
Selon la Direction de la communication de la Présidence, le chef de l’Etat tchadien a rencontré le chef des putschistes, général Abdourahamane Tchiani, le président déchu Mohamed Bazoum et l’ancien président Mahamadou Issoufou. Leurs discussions ont été porté sur les voies de sortie de crise sans tomber dans la déchirure et la violence qui vont sans doute impacter le Tchad.
Pour le Chef de l’État tchadien, la nécessité de trouver un terrain d’entente qui va privilégier l’intérêt du Niger est la seule façon d’éviter au peuple nigérien des souffrances inutiles, a rapporté la Direction de la communication de la Présidence.
Considérée comme une réussite, cette première mission a permis à l’émissaire de la Cédéao d’écouter, d’expliquer la vision du Tchad et d’affirmer sa disponibilité à continuer les consultations. Le contact étant établi et les avis recueillis, le chef de l’État tchadien va certainement continuer par œuvrer pour que le Niger puisse sortir de l’une de ses graves crises institutionnelles, suppose la Présidence tchadienne.
Cependant, aux yeux des analystes politiques tchadiens, c’est une mission impossible, convaincre les putschistes à rendre le pouvoir à Bazoum. D’après eux, le profil du jeune dirigeant tchadien pose problème : lui-même est accusé par l’opposition tchadienne d’être arrivé au pouvoir par coup d’Etat. Selon plusieurs sources, les putschistes auraient demandé à ce qu’il soit désigné comme médiateur alors que dans un premier temps, c’est le président beninois, Patrice Talon qui devait se rendre à Niamey.
CA/ac/APA
