Deux agents des Eaux et Forêts ont été tués lors d’une attaque djihâdiste survenue le 21 mars 2025 à Diangounté Camara, dans la région de Kayes, suscitant des inquiétudes quant à l’expansion d’élu terrorisme vers le sud-ouest du Mali.
Des hommes armés ont pris d’assaut le poste administratif avant de s’enfuir en direction de la frontière mauritanienne, après avoir causé d’importants dégâts matériels. Quelques heures plus tard, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, a revendiqué l’attaque. Les autorités maliennes n’ont pas encore réagi officiellement.
Une menace qui s’étend vers le sud-ouest
Cette attaque confirme la progression inquiétante des groupes jihadistes dans la région de Kayes, historiquement épargnée par l’insécurité. La Katiba Macina, dirigée par Amadou Kouffa, mène depuis plusieurs mois une stratégie d’expansion visant à contrôler les axes secondaires, infiltrer les zones rurales et affaiblir la présence de l’État.
Déjà en 2024, plusieurs incidents avaient été signalés dans les cercles de Yélimané, Nioro et Kita. Cette progression suit une logique précise : implanter des bases dans la région de Kayes, qui offre un accès stratégique aux frontières sénégalaise et mauritanienne et une profondeur logistique vers le centre du Mali.
L’enlèvement du Khalife Thierno Amadou Hady Tall, un tournant
Parmi les événements marquants de cette expansion jihadiste, l’enlèvement et la mort annoncée du Khalife général de la Tidjaniya, Thierno Amadou Hady Tall, ont provoqué une onde de choc au Mali et en Afrique de l’Ouest. Son convoi a été attaqué le 26 décembre 2024 près de Nioro du Sahel. Quelques jours plus tard, Amadou Kouffa a affirmé, via un enregistrement, que le guide religieux était décédé des suites de ses blessures. Bien que cette information n’ait pas été confirmée officiellement, plusieurs proches du Khalife ont reconnu la voix du chef jihadiste.
Une implantation progressive et discrète
La région de Kayes, avec ses frontières poreuses et ses tensions locales, constitue un terrain propice à l’implantation des groupes jihadistes. Des signaux faibles avaient déjà été repérés dès 2023 : prêches radicaux, menaces contre les élus locaux et mise en place de structures religieuses parallèles.
Face à cette menace, les autorités peinent à réagir efficacement, tandis que la population s’inquiète d’une présence jihadiste de plus en plus visible dans leurs communautés.
MD/te/Sf/APA