La nouvelle de sa libération a été confirmée par Imtiaz Sooliman, le président de la fondation sud-africaine « Gift of the Givers » qui négociait ce dossier depuis 2018.
L’otage le plus ancien d’Afrique du Sud, Gerco van Deventer a finalement été libéré après avoir été retenu captif par Al-Qaïda pendant six ans. Van Deventer, un secouriste-urgentiste, a été enlevé en Libye en novembre 2017 avant d’être remis au Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) principal allié d’Al-Qaïda au Sahel. Il a été libéré samedi soir et est actuellement sous la garde des autorités algériennes.
Le fondateur de Gift of the Givers, le Dr Imtiaz Sooliman, a déclaré que la famille de van Deventer avait fait appel à l’organisation pour l’aider à se libérer en toute sécurité. Il a été remis aux autorités algériennes avant d’être conduit dans un hôpital pour un examen de santé.
Pour l’heure, les conditions de sa libération demeurent encore floues. D’aucuns parlent de l’implication d’un ressortissant mauritanien qui aurait joué un rôle crucial pour cet heureux dénouement. Même si son identité n’a pas été dévoilée, il pourrait s’agir de Moustapha Limam Chafii connu pour avoir géré plusieurs dossiers du genre au moment où il conseillait de nombreux chefs d’Etat africain.
Sooliman a déclaré avoir reçu un appel le 5 décembre de quelqu’un en Mauritanie qui lui disait qu’il travaillait pour la libération de van Deventer. Sooliman a déclaré que depuis 2018, Gift of the Givers tentait de négocier la libération de l’ambulancier.
S’agissant de la contrepartie pour la libération de l’otage, Sooliman a rappelé qu’au départ, les ravisseurs réclamaient 3 millions de dollars en guise de rançon. Au fil du temps, ce montant a été revu à la baisse pour atteindre les 500 000 $. Et même là, il n’y avait personne pour payer. « La famille ne pouvait pas payer la rançon, il n’y avait pas de bienfaiteur et l’entreprise pour laquelle Gerco venait de commencer à travailler ne pouvait pas l’aider. Le don des donateurs ne paie pas de rançon », a révélé Sooliman. Finalement, ce dernier indique que les ravisseurs l’ont libéré sans contrepartie, ce qui est invraisemblable pour qui connait ces groupes dont les rançons permettent d’entretenir les combattants et de se procurer des équipements. « Nous attendons maintenant la prochaine étape entre l’Algérie et l’Afrique du Sud dans l’espoir de ramener Gerco chez lui pour sa femme, sa fille et son fils qui attendent avec espoir depuis très longtemps et que cela se termine d’une très belle manière», espère-t-il.
Lors de sa libération, le 20 mars dernier, Olivier Dubois, qui avait été enlevé à Gao, en avril 2021, a affirmé avoir passé un an et demi de captivité avec Gerco van Deventer. Le journaliste français a ajouté qu’ils n’ont été séparés que le 14 mars dernier soit 6 jours avant sa libération.
Depuis un certain temps, le GSIM a relâché de nombreux otages qui étaient entre ses mains. Le plus récent d’entre eux est sans doute le prêtre catholique de nationalité allemande, le père Hans-Joachim Lohre surnommé « Père Ha-Jo », disparu de manière spectaculaire à Bamako, en novembre 2022 et libéré le 26 novembre.
Actuellement parmi les otages étrangers encore en captivité, on peut citer le couple d’Italiens Rocco Antonio Langone, Maria Donata Caivano et leur fils, Giovanni Rangone, âgé de 43 ans, enlevés dans la nuit du 19 au 20 mai 2022, à Sincina, près de Koutiala, au sud du Mali.
MD/ac/APA