Des attaques ayant impliqué des véhicules piégés ont visé ce matin aux environs de 5h 30 minutes, plusieurs cibles stratégiques à Sévaré, faisant une vingtaine de victimes civiles.
Bien que la cible soit les différents camps militaires, cette attaque a surtout fait beaucoup plus de dommages collatéraux. Aucune victime militaire n’est pour l’heure déplorée.
Au moins trois véhicules piégés ont été dénombrés. Celui qui a le plus fait de dégâts, c’est surtout un camion piégé. Apparemment, la riposte des forces armées maliennes (FAMa) a permis de désamorcer au moins l’un des véhicules. La déflagration provoquée par ces véhicules piégés a causé l’effondrement de plusieurs bâtiments abritant des services et des maisons à usage d’habitations. Plusieurs bâtiments ont pu résister aux explosions bien qu’ils aient eu des vitres brisées par l’effet du souffle.
Difficile d’établir un bilan exact dans la mesure où le principal hôpital de la ville continue de recevoir des blessés dont certains dans un état grave. Toutefois, de sources sanitaires évoquent au moins plus d’une vingtaine de civils tués et alors que les blessés se comptent par centaines dus aux différentes explosions.
Ce qui surprend plus d’un observateur, c’est de savoir comment ces attaques ont pu se produire dans une ville faisant partie de la ligne de front et où les opérations militaires se succèdent ? Sans compter la présence de plusieurs forces telles que l’armée maliennes, leurs partenaires russes et même des casques bleus de la Minusma.
Pourtant, la ville de Sévaré est pratiquement en alerte depuis un certain temps. Au mois de juillet 2022, la ville avait également fait l’objet d’une attaque similaire c’est-à-dire au véhicule piégé causant de nombreux dégâts humains et matériels. Une attaque revendiquée en son temps par la Katiba Macina, une branche du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM ou JNIM en arabe), affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Ces attaques nterviennent au moment où le pays connait récemment une série d’incidents sécuritaire dont le plus grave est celui enregistré le 18 avril près de la frontière mauritanienne contre un convoi de la présidence en mission de prospection pour la construction d’un forage d’eau. Le chef de cabinet du président de la Transition, Oumar Traoré dit Douglas et plusieurs autres membres de la délégation y ont trouvé la mort. Le groupe jihadiste auteur de cette attaque a également revendiqué l’enlèvement d’au moins sept autres membres de la délégation. C’est dire toute la tension surtout au niveau sécuritaire qui prévaut en ce moment au Mali démontrant ainsi une fragilité sans précédent de la situation.
Dans ce contexte, ils sont nombreux à être de plus en plus sceptiques sur la capacité des autorités de la transition actuelle à engager un processus électoral devant aboutir au transfert du pouvoir aux civils avec la présidentielle de février et mars 2024.
MD/ac/APA