Le recours à la force contre les putschistes nigériens est l’option ultime de l’Institution communautaire qui privilégie la voie pacifique.
L’intervention militaire de la force en attente de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour rétablir Mohamed Bazoum, est-elle imminente ? Les chefs d’État-major de l’institution communautaire qui se réunissent à Accra, au Ghana depuis jeudi 17 août, réfléchissent sur cette éventualité.
A l’ouverture de la rencontre à laquelle ont pris part les plus hautes autorités militaires de l’organisation communautaire à l’exception du Mali, du Burkina, de la Guinée du Niger et du Cabo Verde, le président du comité des chefs d’Etat-major de la Cédéao, le général Christopher Musa de l’armée nigériane a rappelé que la « démocratie ne doit pas être étouffée » dans l’espace régional.
S’adressant aux journalistes à l’issue de la session du 17 août en attendant la poursuite des travaux ce vendredi, le commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de la Cédéao, Dr Abdel Fatau Musah a ajouté que le non recours à la force pour restaurer l’ordre constitutionnel au Burkina, au Mali et en Guinée ne « signifie pas qu’il doit y avoir un effet domino » dans la région ouest-africaine.
La difficulté du financement de cette opération est posée par certains observateurs. Mais, selon le Dr Musah, la Cédéao est en mesure de porter financièrement cette intervention militaire. « Mais toute aide extérieure sera la bienvenue », a-t-il souligné.
Sur la légalité de l’action militaire en vue au Niger pour rétablir la démocratie, il a rappelé que la Cédéao a informé l’Union africaine et le secrétariat général des Nations unies, ajoutant que l’institution régionale a obtenu le soutien de ces deux organisations.
Cependant, le Dr Musah estime que l’organisation régionale n’a pas besoin de l’accord de l’Onu pour intervenir au Niger et a donné l’exemple de la Russie qui n’a pas eu recours au Conseil de sécurité et de paix des Nations unies pour son invasion en Ukraine.
Le conseil de paix et de sécurité de l’UA n’a pas dégagé une position consensuelle sur le recours à la force pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Le Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), junte au pouvoir à Niamey depuis le coup d’Etat du 26 juillet, a menacé de riposter sur un pays membre de la Cédéao en cas d’intervention militaire contre le Niger. Les putschistes qui ont formé un gouvernement piloté par un civil, ont obtenu le soutien du Mali et du Burkina également dirigés par des militaires depuis août 2020 et janvier 2022.
AC/APA