Près d’une semaine après, les autorités de la Transition se prononce sur l’assassinat de civils dans la localité de Karma, par des présumés soldats burkinabè.
Le gouvernement a « fermement » condamné, jeudi 27 avril 2023, les « tueries – le 21 avril 2023 – dans des circonstances non encore élucidées de dizaines de personnes dans le village de Karma », situé dans la province du Yatenga.
Dans un communiqué, son porte-parole, Jean-Emmanuel Ouédraogo a confirmé les informations selon lesquelles les auteurs étaient des « Hommes armés habillés dans des tenues des forces armées burkinabè », ajoutant qu’ils ont « massacré et pillé les biens de paisibles habitants du village de Karma et blessé plusieurs autres ».
Le ministre Ouédraogo a qualifié les faits « d’actes ignobles et barbares » et présenté les condoléances du gouvernement aux familles et aux proches des victimes.
« Le gouvernement rassure qu’il fera absolument tout ce qui relève de ses prérogatives pour la manifestation totale de la vérité dans ce drame », a indiqué Jean-Emmanuel Ouédraogo qui a réaffirmé l’attachement des autorités de la Transition, à la protection de la vie humaine.
Il a fait savoir que l’exécutif « suit de très près l’évolution de l’enquête », ouverte par le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouahigouya.
Le jeudi 20 avril, le village de Karma, situé à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya, « a été encerclé par des hommes venus en grand nombre et habillés en tenue militaire burkinabée », circulant à bord de « motos, de véhicules – pick-up et blindés – et un char de combat », ont relaté les rescapés.
Cette attaque, révélée officiellement dimanche, a fait une « soixantaine » de morts, selon un procureur de la région, « plus d’une centaine », selon des représentants des rescapés et des habitants de Karma.
L’ONU qui a dressé un bilan d’au moins 150 personnes tuées a appelé à une « enquete approfondie, indépendante et impartiale » devant « déboucher sur des poursuites judiciaires crédibles ».
L’armée burkinabè et ses supplétifs sont régulièrement accusés d’exactions contre des civils. Selon l’ONU, ils ont mené, ces derniers mois, des attaques dans d’autres villages du pays, faisant plus de 70 morts.
DS/ac/APA