Le président de la Transition s’est exprimé au lendemain d’une vague de réquisitions qui a suscité un tollé d’indignation et de condamnation.
Le capitaine Ibrahim Traoré a annoncé, lundi, que la Transition amorce « un nouveau virage », au cours duquel « il ne sera plus question de laisser les mauvais comportements prendre le dessus ».
« Les libertés individuelles ne priment pas sur celles de la Nation. Une Nation ne se construit pas dans l’indiscipline et le désordre », a-t-il affirmé, selon la Présidence du Faso.
La sortie du chef de l’Etat burkinabè intervient au lendemain d’une vague de réquisitions au sein de la société civile, critique vis-à-vis de sa gestion des affaires publiques.
Au moins trois leaders de la société civile et deux journalistes ont été réquisitionnés pour se rendre au front, pour une période de trois mois.
Des organisations syndicales et de défense des droits de l’homme ont dénoncé une mesure « arbitraire » visant à faire taire les voix discordantes et à museler la presse.
« Celles et ceux qui ont des propositions peuvent les reverser à mon cabinet. Nous avons besoin de toutes les idées et toutes les intelligences », a rétorqué le capitaine Traoré.
Il a reconnu que le Burkina « ne se porte pas assez bien ». Toutefois, il a estimé que si le terrorisme « est imposé à notre génération, c’est que nous en avons la capacité. Il est de notre devoir de nous battre pour céder une meilleure patrie aux générations à venir ».
Ce n’est pas la première fois que des civils sont réquisitionnés et envoyés en première ligne contre les groupes armés terroristes, notamment à la faveur de l’adoption de la mobilisation générale et de mise en garde.
Le médecin anesthésiste réanimateur, Dr Arouna Louré, acteur de la société civile et très critique vis-à-vis du capitaine Traoré, a été mobilisé pour un mois en octobre, puis pour un autre.
DS/ac/APA