La réforme du système de santé, le dialogue social et l’affaire de la fillette de Tiflet sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.
+L’Economiste+, qui s’attarde sur la réforme du système de santé, estime que le Maroc a pris du retard dans des secteurs stratégiques comme l’éducation et la santé parce qu’il s’est strictement conformé aux directives du FMI et de la Banque mondiale.
Mais, « une gifle brutale et inattendue », celle de Covid, “nous a réveillés” et poussés à “prendre enfin le taureau par les cornes”, surtout en ressources humaines, constate le journal, citant une ambition de doubler les effectifs des étudiants admis en médecine, trois nouvelles facultés publiques de médecine qui ouvrent à la rentrée, des facs et CHU d’universités payantes qui se multiplient, et l’OFPPT qui se positionne enfin sur les métiers de la santé, entre autres.
Il note toutefois que “former ne servirait pas à grand-chose si nous continuons à livrer des profils pour l’étranger”, expliquant que ceux qui choisissent l’étranger ont le droit de partir, mais que le Maroc a également besoin de “porte-drapeaux” de nombreux chantiers lancés ici.
Abordant le dialogue social, +Les Inspirations éco+ indique qu’avec la crise économique en toile de fond, les syndicats comptent faire peser sur la balance l’argument de la cherté de la vie pour décrocher de nouveaux engagements sociaux de la part du gouvernement et des opérateurs économiques.
Une baisse de la TVA et une hausse des salaires, ce sont les deux “gros sujets” sur lesquels ils comptent mener la bataille du prochain 1er Mai, dans un contexte où l’équilibre est fragile et la marge de manœuvre bien limitée, malheureusement, relève le quotidien.
Plus que cela, les économistes rappellent qu’une amélioration du niveau de vie, conjuguée à une montée en cadence de la productivité, ne peut qu’alimenter le spectre de l’inflation et, par là, nous faire revenir à la case départ, ajoute-t-il.
Quoi qu’il en soit, le salut viendra par la lucidité des uns et l’engagement des autres, pour que les effets pervers de la passe que nous traversons soient absorbés par de meilleures conditions de travail, une meilleure régulation du marché et une lutte contre l’intermédiation sournoise, mais aussi un Code du travail au goût du jour et de plus nombreuses opportunités d’emplois, pense-t-il.
Revenant sur l’affaire de la fillette de Tifelt, dont l’arrêt rendu par la Cour d’appel de Rabat condamnant les trois accusés de viol à 20 ans et 10 ans de prison ferme a ainsi rendu justice à la victime, +L’Opinion+ estime que cette affaire, qui aurait très probablement pris un tout autre tournant si elle n’avait pas fait l’objet de débat public, est porteuse de plusieurs leçons, dont la première est incontestablement la nécessité d’accélérer la fameuse réforme du Code pénal.
Car oui, la formulation actuelle des textes juridiques laisse beaucoup de place à l’interprétation et au pouvoir discrétionnaire, ce qui conduit vers des jugements controversés et des erreurs judiciaires grossières, écrit la publication.
Le deuxième enseignement concerne l’importance de consolider les dispositifs de contrôle et de transparence au sein des tribunaux, afin d’assurer des procès équitables pour tous.
Troisièmement, et c’est le plus important, la nécessité de mettre à la disposition des victimes des programmes d’accompagnement psychologique et économique pour qu’elles puissent aller de l’avant et dépasser les traumatismes dus aux violences qu’elles ont subies, ajoute-t-il.
HA/APA