Les enjeux de l’adoption par le gouvernement d’un projet de loi relatif aux peines alternatives et la comptabilité des partis politiques sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.
+L’Opinion+, qui commente les enjeux de l’adoption par le gouvernement d’un projet de loi relatif aux peines alternatives, qualifie cette action d’une « petite révolution » dans la politique pénale marocaine, et d’une “minivictoire” pour un texte qui a été présenté une première fois par le ministre de la Justice il y a un mois, avant d’être retiré pour révision.
Le sujet des peines alternatives agite depuis plusieurs années la société civile, car il est corrélé à la fameuse réforme du Code pénal, constate le journal.
Il s’agit d’un projet que les gouvernements successifs n’ont pas eu le courage de mener à bout, tellement le sujet reste risqué politiquement et complexe légalement, note-t-il.
Si ce projet sur les peines alternatives, conçu séparément de la réforme du Code pénal par le ministre de la justice afin d’en accélérer l’adoption, passe tout le circuit législatif avec succès, il résoudra une problématique centrale de la justice marocaine.
Car, depuis l’indépendance, le corps judiciaire avait le réflexe de la condamnation à la détention, une peine inadaptée pour les délits mineurs, et avec l’adoption de ce texte, le juge aura à sa disposition une palette de peines alternatives parmi lesquelles il aura à choisir en fonction d’une multitude de critère, explique-t-il.
Une condamnation à des travaux d’intérêt général ou au port du bracelet électronique est une manière de payer sa dette à la société, sans pour autant réduire à néant toute occasion de réinsertion, souligne le quoltidien.
Tout être humain peut se tromper et tout être humain a droit à une seconde chance: au législateur d’adapter les lois à ces cas, et à la société civile de trouver les moyens de réintégrer ces détenus, par la formation professionnelle et le suivi, l’objectif étant qu’aucun de nos concitoyens ne soit laissé au bord de la route, estime-t-il.
+L’Economiste+, qui revient sur la comptabilité des partis politiques, estime que les partis ont encore du mal à bien «tenir leurs comptes», soulignant que les finances de ces formations, malgré de petites améliorations constatées, souffrent toujours de carences en matière de comptabilité.
Or, c’est sur la bonne gouvernance que les formations politiques sont le plus attendues, mais, qu’elles soient dans la majorité ou dans l’opposition, le dernier rapport de la Cour des comptes pointe la persistance d’une série d’anomalies au niveau de leur comptabilité, relève l’éditorialiste.
Certes, tous ont produit leurs comptes de campagne électorale, mais certains les ont déposés hors délai légal, d’autres n’ont pas justifié toutes les dépenses, constate-t-il.
L’autofinancement des campagnes électorales n’a pas dépassé 8% des ressources mobilisées, pourtant, la loi organique sur les partis politiques leur offre des options pour développer leurs fonds propres, relève-t-il.
Leur mise à niveau et la modernisation de leur modus operandi reviennent souvent comme un leitmotiv, mais cela reste encore “un vœu pieux”, note-t-il.
Pour séduire les jeunes, qui continuent de bouder la participation politique à cause du déficit de confiance, mais qui suivent de près la chose publique, les partis sont censés faire preuve d’exemplarité, soutient-il, estimant “incontournable” une mise à niveau des process afin que les slogans sur la bonne gouvernance et la transparence soient plus convaincants.
HA/APA