La situation des jeunes au Maroc, la question palestinienne et le Moussem culturel de Tan Tan sont les principaux sujets traités par les quotidiens et hebdomadaires marocains parus ce samedi.
+TelQuel+, qui revient sur la situation des jeunes au Maroc, constate que chaque année, plus de 300.000 jeunes arrivent sur le marché du travail. Entre une économie poussive qui ne génère que 40.000 emplois les bonnes années, le service militaire qui absorbe 20.000 jeunes et les différentes incitations à l’entrepreneuriat comme Intelaka et Forsa, ainsi que les emplois aidés du programme Awrach, environ 60.000 jeunes trouvent de quoi s’occuper momentanément, alors que le reste rejoint les limbes de la mort sociale, de l’oisiveté et donc de l’exclusion, avec tout ce que cela comporte comme possibilité de déviance, d’accoutumance et de criminalité, constate l’habdomadaire.
Parmi ces jeunes, les récits d’exclusion sont multiples: il y a ceux qui, avec 14/20 de moyenne au Bac, n’ont pu intégrer ni architecture, ni médecine, ni une école à forte employabilité, comme l’ISCAE ou l’ENCG, tandis que d’autres émergent de l’université avec des compétences solides mais qui, n’ayant pas les bons réseaux, n’appartenant pas à une famille en vue, végètent pendant des années, ou sont poussés vers le sous-emploi, ajoute-t-il.
Les réflexes discriminatoires sont ancrés dans nos esprits que l’exclusion du « pauvre » s’opère avec un naturel presque légitime, enraciné, ne souffrant d’aucun cas de conscience, pense-t-il.
La Constitution prône l’égalité des chances pour tous et les équilibres régionaux, mais les bonnes intentions de la Constitution ne valent rien devant la cruauté du tri social, lequel privilégie les Marocains bien nés sur tout le reste, déplore-t-il.
Pour remédier à ces déperditions, il est venu le temps d’appliquer une politique de discrimination positive en fonction de l’origine sociale, estime-t-il, appelant à imposer des quotas aux écoles et universités privées, aux grandes entreprises et aux grands groupes d’intérêts afin qu’ils réservent des places aux « sans fortune, sans réseaux et sans patronyme clinquant ».
Revenant sur la question palestinienne, +Finances news hebdo+ rapporte que le Maroc, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé et condamné mardi les multiples agressions israéliennes contre Jénine, avec leurs lots de morts et de destructions. Une condamnation qui sonne comme une réponse à ceux qui doutent encore de l’engagement constant du Maroc en faveur de la cause palestinienne, malgré la « normalisation » de ses relations avec Israël, note le jorunal.
Même si les liens se sont resserrés entre le Maroc et Israël, cela n’exonère pas Rabat de dénoncer toutes les violations et agissements unilatéraux des Israéliens en Palestine, souligne-t-il.
Le Royaume campe ainsi toujours sur sa position de principe : les négociations et le dialogue sont les seuls moyens en vue d’instaurer une paix durable et globale dans la région, dans le cadre de la solution à deux Etats, un Etat israélien et un Etat palestinien, établi sur les frontières de juin 1967, avec Al Qods Est comme capitale.
Mais le contexte politique actuel en Israël conduira forcément Rabat à monter régulièrement au créneau, surtout quand on voit que l’extrême droite et les colons ultra-radicaux, qui attisent constamment les tensions entre Juifs et Arabes, font le lit du gouvernement de Benjamin Netanyahu, estime-t-il.
La Nouvelle Tribune, qui évoque les émeutes urbaines en France, écrit que les comparaisons vaseuses qui nous expliquent qu’au Maroc ces émeutes n’auraient pas été possible parce qu’elles auraient été réprimées plus efficacement “sont pleines d’insinuations, dans un contexte où les donneurs de leçons devraient plutôt être dans l’autocritique”.
Parce que le fond du problème c’est que derrière la façade de l’intégration, en France, se cachent la misère, la pauvreté, l’ostracisation sociale voire le racisme ordinaire et que ce sont des communautés entières de Français d’origine africaines qui les matérialisent et représentent aux yeux de tous les autres «bons Français», explique la publication.
Au Maroc, personne ne peut nier l’existence d’inégalités sociales prégnantes, mais, la société marocaine ne contient pas une ethnie en marge ou une communauté minoritaire en joue en permanence, relève-t-il.
Au volet culture, +Le Matin+ rapporte que La Fondation Almouggar organise, dans le cadre de la 16e édition du Moussem de Tan-Tan (du 7 au 12 juillet), un colloque sur le thème «La culture bidane, enjeux de préservation de la mémoire et de sauvegarde du patrimoine immatériel».
Prévue le lundi 10 juillet, cette rencontre, tenue sous la coordination du Dr Abdallah Alaoui, expert en patrimoine culturel à la Fondation Almouggar, vise à valoriser le patrimoine culturel hassani. Une pléiade de spécialistes et de chercheurs de la culture hassanie, marocains et étrangers, participera à ce colloque pour mettre en avant les différentes facettes de cette culture riche qui constitue une incarnation de l’identité des Sahraouis.
Selon les organisateurs de la rencontre, «la culture Bidane est un ensemble d’interactions patrimoniales, anthropologiques, de relations sociales, de formations artistiques, de rituels et de coutumes distinctifs de la population de la région. Elle est le fruit d’un brassage culturel authentique et profond entre les composantes de la culture hassanie, qui se base sur des expressions orales pour transmettre les expériences et préserver la mémoire collective.»
HA/APA