La crise post-électorale au Mozambique a pris une nouvelle tournure jeudi lorsque le principal parti d’opposition, le Parti optimiste pour le développement du Mozambique (Podemos), a appelé à un recomptage des votes des élections générales du 9 octobre.
Le leader de Podemos, Albino Forquilha, a déclaré que le recomptage rétablirait la « vérité électorale », suite aux allégations de fraude dans les résultats annoncés par la Commission électorale nationale (CNE), qui a déclaré la victoire du Frelimo, le parti au pouvoir, et de son candidat, Daniel Chapo.
S’exprimant à Maputo lors d’une réunion avec le Conseil constitutionnel, M. Forquilha a souligné la nécessité d’un recomptage des voix en raison de la méfiance généralisée à l’égard des organes chargés de l’organisation des élections.
« Nous avons une certaine méfiance à l’égard des institutions qui gèrent ces processus, et le recomptage vise à garantir la transparence électorale », a-t-il déclaré.
Il s’est dit préoccupé par le fait que le Conseil constitutionnel n’ait pas répondu à l’appel de Podemos, ce qui jette le doute sur la possibilité de parvenir à la vérité électorale.
La présidente du Conseil constitutionnel, Lúcia Ribeiro, a déclaré que le Conseil ne pouvait pas inclure de représentants de partis politiques ou d’observateurs électoraux dans les processus de vérification ou de recomptage.
Elle a reconnu l’existence de fraudes telles que des feuilles de résultats vierges ou non signées, mais n’a pas précisé l’ampleur de leur impact sur les résultats des élections.
Cette rencontre sans précédent entre le Conseil et les dirigeants d’un parti d’opposition a mis en lumière les tensions actuelles.
Le parti Podemos qui a soutenu le candidat indépendant à la présidentielle, Venâncio Mondlane, organise des manifestations depuis le 21 octobre pour protester contre les résultats de l’élection qu’il juge frauduleux.
JN/lb/te/Sf/APA