Une nouvelle controverse secoue le processus électoral algérien avec l’exclusion de plusieurs candidats pour des « irrégularités » présumées. L’opposition qualifie les élections de « farce ».
Après l’annonce officielle de la candidature du président sortant, Abdelmajid Tebboune, le 18 juillet, l’exclusion de plusieurs candidats pour des irrégularités présumées suscite désormais des débats.
Selon le journal Al Arab, trois candidats de l’opposition ont comparu devant un juge d’instruction du Conseil judiciaire d’Alger. Ils sont accusés de pratiques contraires à la loi électorale, notamment de corruption et d’achat de signatures. Ces accusations pourraient entraîner des peines de prison.
Parmi les candidats exclus, figurent Belkacem Saheli, représentant de l’Alliance républicaine, Saida Nezha, femme d’affaires et présidente du patronat algérien, et Abdul Hakim Ammar. Leurs recours auprès de la Cour constitutionnelle ont été rejetés. Au total, treize candidats opposés à Tebboune ont été exclus pour diverses raisons, dont Zoubida Assoul, avocate et défenseure de prisonniers politiques.
Ces exclusions ont provoqué la réaction de plus d’une douzaine de représentants de l’opposition, dénonçant un « climat autoritaire » et qualifiant les élections de « farce ».
Les élections se joueront entre trois candidats : Abdelmajid Tebboune, candidat indépendant, Abdelaali Hasani Sharif du Mouvement de la société pour la paix (Hams), et Youssef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS).
Les analystes politiques estiment que les opposants à Tebboune ne représentent qu’une opposition symbolique.
L’enquête menée par le Conseil judiciaire algérien, selon le procureur général Lofti Boudjemaa, révèle que certains candidats auraient acheté des signatures de fonctionnaires pour satisfaire aux exigences administratives. Les sommes versées auraient varié entre 20 000 et 30 000 dinars (150 à 200 dollars).
Abdelaali Hassani, autorisé à se présenter, a nié toute implication de ses élus dans ces pratiques. Lamine Osmani, chef du parti de la Voix du peuple, soutenant Tebboune, a également nié toute implication de son parti.
Le procureur général Boudjemaa a assuré que l’enquête se poursuivait pour identifier et poursuivre toutes les personnes impliquées. La loi électorale algérienne criminalise le trucage des votes et l’offre de cadeaux, d’avantages, de services et de promesses.
MN/te/Sf/APA