La Commission électorale de la Sierra Leone (ECSL) a déclaré mardi soir le président Bio vainqueur avec plus de 56% des voix, évitant
ainsi un second tour contre son principal rival Samura Kamara qui était loin derrière avec 41% des voix.
Le camp de M. Kamara a déjà rejeté les résultats, invoquant des irrégularités et un manque de transparence.
En outre, les observateurs internationaux et les Etats-Unis ont également exprimé leur inquiétude quant au manque de transparence du processus de dépouillement.
En 2018, M. Bio, sous l’égide du Sierra Leone’s People Party (SLPP), alors principal parti d’opposition, est devenu président après avoir battu M. Kamara, le candidat du All People Congress (APC), alors au pouvoir.
Agé de 59 ans, il devrait bientôt prêter serment pour un second mandat de cinq ans.
La réélection de M. Bio intervient dans un contexte de tensions à l’approche du scrutin.
Né le 12 mai 1964 à Tihun, dans la chefferie de Sogbini, dans le district de Bonthe, M. Bio est l’un des 35 enfants du chef suprême Charlie Wonie Bio II, dans la chefferie de Sogbini.
Il a fait ses études primaires, secondaires et supérieures en Sierra Leone avant de commencer son illustre carrière dans la fonction publique en tant qu’instituteur, puis de rejoindre l’armée sierra-léonaise où il a gravi les échelons jusqu’au grade de général de brigade.
Il avait auparavant occupé les fonctions de secrétaire d’Etat, de chef d’Etat-major de la défense, de ministre de l’Information, de ministre des Ressources marines, de chef d’Etat adjoint et, enfin, de président de la Sierra Leone de janvier à mars 1996.
En tant que chef militaire, M. Bio a présidé les élections démocratiques de 1996, les premières en Sierra Leone depuis près de trois décennies, et a inauguré le régime civil de feu Ahmed Tijan Kabbah.
Cela lui a valu le titre de « père de la démocratie » en Sierra Leone en raison de sa contribution exceptionnelle à la restauration de la démocratie et à l’instauration de la paix dans un pays déchiré par plus d’une décennie de conflits internes brutaux.
Des millions de Sierra-Léonais ont voté samedi dernier dans une période économique torride caractérisée par une monnaie locale faible,
une forte inflation et une violence croissante.
Il s’agissait des cinquièmes élections en Sierra Leone depuis la fin de la guerre civile en 2002.
ABJ/fss/ac/APA