La minorité parlementaire a présenté le texte lors d’une conférence de presse vendredi soir à Cotonou.
Les députés du parti Les Démocrates invitent le Président Patrice Talon à soutenir la proposition de loi spéciale portant amnistie des « prisonniers et détenus politiques ».
Cette initiative vise au premier, l’ancienne ministre Réckya Madougou, qui a été candidate du parti Les Démocrates à la présidentielle d’avril 2021. N’ayant pas rassemblé le nombre de parrains requis, elle avait été recalée.
Depuis mars 2021, Mme Madougou est en prison pour des faits de financements du terrorisme. En décembre 2021, elle a écopé de vingt de prison mais ses partisans et les responsables de son parti la considèrent comme une victime d’un complot politique.
« Le premier titre de la proposition de loi concerne l’amnistie des personnalités politiques en prison, des détenus politiques et de tous ceux qui bénéficient d’une liberté provisoire. Le deuxième titre a pour objet, l’amnistie ou l’abandon des poursuites judiciaires à l’encontre de personnalités politiques vivant en exil », a expliqué le président du groupe parlementaire Les Démocrates, Nourénou Atchadé.
A l’Assemblée nationale béninoise, l’opposition parlementaire est représentée par le parti Les Démocrates qui ne compte que 28 députés sur les 109. Cette minorité ne peut pas compter sur ses élus pour faire passer le texte, elle en appelle à la majorité parlementaire et au Président Talon. Atchadé exhorte le Chef de l’Etat à œuvrer pour l’adoption de cette proposition de loi afin dit-il « de renforcer son bilan économique, politique et social ».
Le député de l’opposition a aussi invité ses collègues de la majorité parlementaire à supporter le texte. « Il est temps de désamorcer la bombe politique qui risque de nous emporter tous si rien n’est fait », conseille le premier vice-président du parti Les Démocrates.
Les autres personnalités qui pourraient bénéficier de cette proposition de loi, si elle était adoptée, sont le professeur Frédéric Joël Aïvo et l’homme d’affaires Sébastien Ajavon.
Pour l’opposition, le constitutionnaliste Aïvo est aussi un prisonnier politique qui doit être remis en liberté. Condamné en décembre 2021 pour complot contre la sûreté de l’Etat, il purge une peine de dix ans de prison. Il était aussi candidat à la présidentielle de 2021, mais son dossier a été recalé par la Commission électorale nationale autonome (Céna).
Quant à l’opposant et homme d’affaires Sébastien Ajavon, il vit en exil en France depuis 2018 où il a le statut de réfugié politique. Il a quitté le Bénin après des problèmes avec la justice. Il a accusé le régime de Patrice Talon d’utiliser la justice pour régler des comptes à ses adversaires.
RK/ac/APA