Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la persistance de la migration irrégulière de jeunes sénégalais et subsahariens vers l’Europe, le relèvement du taux directeur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) et ses conséquences sur les taux de crédit accordés par les banques secondaires à leurs clients.
Évoquant la recrudescence de l’émigration irrégulière de jeunes sénégalais vers les côtes espagnoles, Le Quotidien indique que « l’hémorragie continue » après que « 118 candidats ont été interceptés hier » mercredi. « En patrouille tout le temps, la Marine nationale multiplie les coups de filet dans les eaux sénégalaises avec une série d’arrestations quotidiennes des candidats à l’émigration irrégulière. Malgré le durcissement des contrôles au Sénégal et au Maroc puis l’Espagne, les candidats de l’émigration ne renoncent pas à leur rêve… européen », souligne le quotidien qualifiant de « péril jeune » cette « multiplication des départs vers l’Espagne ».
Malgré que 118 candidats à l’émigration irrégulière soient tombés « dans la nasse de la Marine », Walf Quotidien note que « ça embarque sur toutes les côtes ». Un véritable problème social selon Sud Quotidien qui précise que « 1015 personnes ont été débarquées par la Marine nationale en l’espace de deux semaines ». « Entre le mois de mai et le 6 septembre, les candidats débarqués s’estiment à 1500. Les chiffres sont d’un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) publié hier, mercredi 6 septembre 2023 », souligne le journal.
Face à ce fléau, des personnalités de tous bords, à l’image de l’artiste chanteur Baba Maal, tentent de trouver des solutions. Selon Le Soleil, le musicien sénégalais a « lancé un projet agricole à Podor », dans son Fouta natal, au nord du pays, dans le but de « fixer les jeunes dans leur terroir ».
« Nous avons travaillé avec la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (Saed) qui a fait des aménagements avec un coût bien déterminé. Pour avoir un départ avec les intrants et exploiter sur une à deux saisons, en plus de l’installation de panneaux solaires et de la motopompe, nous avons mis sur la table au moins trois milliards de francs CFA », explique Baba Maal en marge d’une visite de terrain, indique le quotidien national qui revient également sur la décision de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) de « relever son taux directeur de 3% à 3,25% ».
Selon le journal, citant le gouverneur de l’institution financière, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, cette mesure, prise mercredi à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire, s’explique par « la conjoncture internationale marquée par une forte inflation, le renchérissement des conditions financières sur les marchés internationaux et la +montée des incertitudes au niveau régional+ ». Ainsi, « la hausse des taux directeurs vise à anticiper et à contenir l’impact de ces facteurs de risque sur les perspectives macroéconomiques de l’Union » monétaire du franc CFA, une devise – vestige du passé colonial français – partagée par huit pays en Afrique de l’ouest, explique-t-il.
En revanche, Walf Quotidien ne semble pas convaincu, estimant que « la Bceao se perd dans ses liasses » avec le « relèvement de 25 points de son taux directeur », laissant pousser chez certaines parties prenantes la « crainte d’une hausse du crédit ». Directeur de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF) du Sénégal, Habib Ndao prévient que « les banques indexeront cette hausse sur le loyer de l’argent ».
Mais Abdoul Mbaye, ancien banquier et ancien Premier ministre sénégalais, tempère et explique dans le journal que l’influence sur les taux de crédit accordés par les banques secondaires à leurs clients ne sera « vrai que lorsque les banques sont largement +dans la banque centrale+, c’est-à-dire quand la part de leurs ressources venues de la Bceao est significative dans leurs ressources totales, et que la hausse du taux directeur de la Banque centrale influence largement le coût global de leurs ressources ».
Sous le titre de « majeur non vacciné », Bés Bi note que « le Sénégal traîne dans la vaccination contre le Covid-19 » alors qu’il était « du trio de tête dans la gestion de la pandémie » qui s’est déclarée fin 2019 même si le bilan macabre de la crise s’est considérablement réduit ces derniers mois.
Toutefois, « le Sénégal est avant-dernier » désormais sur la vaccination, selon Baba Adama Sy de Plan International Sénégal. Le journal souligne que le taux de « 8,68% de la population vaccinée en juillet 2023 (est) loin des 70% recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) » alors que « déni et rumeurs infondées » participent encore au « rejet » des vaccins anti-Covid dans la société.
En football, Stades se demande si le gardien titulaire de l’équipe nationale sénégalaise, Edouard Mendy, n’est-il pas « menacé » à son poste par Mory Diaw et Sény Dieng, deux portiers qui se sont illustrés en l’absence de Mendy lors des dernières sorties des Lions. Mais d’après certains spécialistes interrogés par le quotidien sportif, « Mendy a une marge d’avance sur les autres », à commencer par « Sény Dieng (qui) commence à s’installer » et « Mory Diaw (qui) vient d’arriver en équipe nationale ».
Dans ces conditions, et à moins de quatre mois de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2024 en Côte d’Ivoire où le Sénégal doit se rendre pour défendre son titre de champion remporté pour la première fois au Cameroun avec Edouard Mendy dans ses cages, « essayer un autre gardien », préviennent-ils.
ODL/ac/APA