Ces derniers jours, l’armée malienne a perdu plusieurs aéronefs dans le septentrion du pays.
Dans la matinée de ce samedi 23 septembre, un avion militaire s’est écrasé près de l’aéroport de Gao, plus grande ville du nord du Mali. Apparemment, l’appareil a raté son atterrissage pour se retrouver hors de la piste. Des images du crash montraient un important nuage de fumée près de l’aéroport de Gao.
Pour l’heure, les raisons de ce crash ne sont pas connues. C’est également le flou sur l’identité du personnel qui était à bord. De plus, aucune source n’a encore établi le bilan de cet incident confirmé par plusieurs sources.
Au départ, nombreux étaient ceux qui pensaient que l’appareil qui s’est crashé était affrété par le contingent allemand de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) basé à Gao dans le cadre de son désengagement. Mais il n’en est rien. L’armée allemande utilise un Il-76 de Silk Way Airlines qui a une queue peinte en bleu. Ce qui n’est pas le cas de l’appareil qui a effectué une sortie de piste ce matin à Gao dont la queue était de couleur blanche. D’ailleurs, la mission onusienne au Mali a indiqué ne pas être concernée par cet incident.
L’appareil qui a raté son atterrissage est un cargo Ruby Star Iliouchine 76 (Il-76TD Candid) et portait l’immatriculation EW-412TH. Basé en Biélorussie, cet appareil est généralement exploité par l’armée de l’air russe dans le cadre du transport des troupes et du matériel. Généralement, il comporte en son sein un équipage de sept membres.
Officiellement, l’armée russe n’est pas engagée au Mali. Cet avion pourrait donc transporter ceux que Bamako qualifie d’ « instructeurs » et que les Occidentaux estiment que ce sont des « mercenaires du groupe paramilitaire Wagner » dont le chef, Evgueni Prigojine est mort mercredi 23 août dernier après le crash de son jet entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Sur Telegram, des chaînes proches de la compagnie privée nient tout lien avec l’incident.
Ce cargo Ruby Star Iliouchine 76 qui était signalé à Minsk, en Biélorussie vendredi 22 septembre a été ensuite repéré par les traqueurs à Istanbul. De la Turquie, il a rallié le Mali. Pour une raison encore inconnue, l’aéronef qui a vécu près d’un demi-siècle, a dépassé le seuil de piste de la base aérienne de Gao et s’est enflammé peu après s’être immobilisé. Une épaisse fumée noire s’échappait alors de l’arrière du fuselage.
Pour l’instant, il n’y a encore aucune communication officielle sur cet instant qui rappelle les conditions dans lesquelles s’était crashé un autre avion de l’armée malienne près de l’aéroport de Gao, le 4 octobre 2022. On ignore s’il s’agit d’un accident ou une action des groupes armés en conflit avec l’Etat malien.
Récemment, plusieurs aéronefs de l’armée malienne ont connu pareil sort. Parmi ceux-ci figurent un Su-25, 2 L-39, 2 hélicoptères, 1 IL-76 et un drone de reconnaissance. Ce dernier de type Orlan-10 qui s’est crashé à quelques kilomètres à l’est de Gao, est très souvent utilisé par les instructeurs russes pour vérifier les itinéraires à l’avance. L’Etat islamique au Sahel en a détruit un en juillet 2022. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), entité regroupant les ex-rebelles du nord qui ont repris les hostilités avec les militaires maliens, a affirmé dans ses derniers communiqué avoir provoqué la destruction d’aéronefs de l’armée.
MD/ac/APA
