Le gouvernement de transition a dit être attaché à la liberté d’opinion et de presse.
La suspension de la radio privée Oméga a été levée, dimanche soir, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo.
Il y’a un mois, le gouvernement avait pris cette mesure pour, a-t-il dit, « l’intérêt supérieur de la Nation », après que la radio ait accordé et diffusé un « entretien émaillé de propos injurieux à l’encontre des nouvelles autorités nigériennes ».
Le ministre Ouédraogo a expliqué la mesure de clémence par le fait que l’Observatoire burkinabé des médias (OBM) ait plaidé en faveur de radio Oméga, à sa demande, indiquant que « l’équipe de la radio a tiré les leçons de cette sanction ».
« Le Gouvernement demeure attaché à la liberté d’opinion et de presse ainsi qu’à l’exercice responsable du métier de joumaliste. Cependant, il n’entend pas transiger sur la défense des intérêts vitaux de notre peuple principalement sur ceux liés à la sauvegarde de la paix et de la sécurité », a ajouté Jean Emmanuel Ouédraogo.
Le Groupe Oméga Médias a dit « prendre acte de cette décision », a affirmé la Direction générale dans un communiqué.
La menace du capitaine Traoré
Toutefois, Radio Oméga a démenti avoir demandé la médiation de l’OBM. Plutôt, elle a affirmé avoir rejeté la proposition de médiation de l’Observatoire, parce qu’elle avait déjà saisi la justice pour faire annuler la suspension.
« La position de notre groupe reste inchangée depuis le début de cette affaire à savoir que la rédaction de Oméga a fait son travail en toute indépendance et dans le respect de l’éthique et de la déontologie qui guident le métier des professionnels des médias », a fait savoir la direction générale de la radio.
La semaine dernière, le capitaine Ibrahim Traoré avait menacé de « fermer (…) les radios [étrangères et locales] qui font la propagande» des groupes armés terroristes. « Il n’y aura pas de sentiment », avait-il martelé.
« Nous sommes en guerre(…), il y a une communication à faire… Nous voulons ds gens qui vont encourager le peuple à tenir bon », avait insisté le chef de l’Etat.
Début décembre 2022 et en mars 2023, le gouvernement avait suspendu la RFI, France24 et LCI, après avoir expulsé les correspondants des quotidiens français « Libération » et « Le Monde ».
SD/ac/APA