L’effondrement de l’ordre public au Soudan, provoqué par le conflit, a exposé les civils à une insécurité et à une violence généralisées. L’ONu dénonce et exhorte la communauté internationale à agir d’urgence.
Les experts des Nations Unies ont dénoncé, ce mardi, l’escalade de la violence contre les civils au Soudan, alors que la crise humanitaire liée au conflit entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) atteint des niveaux dramatiques.
Selon les experts, ce conflit, marqué par un mépris des droits de l’homme et du droit international humanitaire, a forcé un nombre sans précédent de 11 millions de personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, à se déplacer à l’intérieur du pays.
Le rapport des Nations Unies dénonce l’utilisation indiscriminée de l’artillerie, des frappes aériennes et des armes explosives par les deux parties, causant de lourdes pertes parmi les civils et posant des risques à long terme avec la présence de munitions non explosées.
Les tactiques de siège, comme celles utilisées contre la ville d’El Fasher, les restrictions sévères sur l’aide humanitaire, ainsi que la destruction de terres agricoles, ont contribué à l’instauration d’une famine artificielle, signalent-ils.
Violences ciblées contre les civils vulnérables
Les experts ont également exprimé leur inquiétude face aux attaques ciblées contre les civils, notamment dans l’État de Gezira, où des rapports font état de déplacements forcés, de tortures, d’exécutions sommaires et de détentions arbitraires, souvent en raison de l’appartenance ethnique des victimes.
Ces actes de violence contre les minorités ethniques pourraient constituer des crimes contre l’humanité, selon l’ONU.
Les Nations Unies dénoncent également l’usage systématique de la violence sexuelle comme arme de guerre, en particulier par les RSF.
Des viols, de l’esclavage sexuel, des mariages forcés et même du trafic d’êtres humains sont rapportés, avec des femmes et des filles comme principales victimes de ces atrocités qui s’apparentent à des actes de torture.
L’effondrement de l’ordre public a aussi entraîné une recrudescence de la criminalité, avec des vols à main armée, des pillages et des extorsions.
Les experts soulignent également les risques sanitaires accrus pour les civils déplacés, notamment face à une épidémie de choléra, exacerbée par des inondations saisonnières.
Appel urgent de l’ONU pour une action internationale
Face à cette situation catastrophique, les experts de l’Onu appellent les SAF et les RSF à cesser les attaques contre les civils, à garantir un accès humanitaire sans restriction et à mettre fin aux violences sexuelles.
Ils exhortent aussi à un cessez-le-feu, à l’engagement dans des négociations politiques inclusives et à la mise en place de mécanismes de responsabilité pour les violations des droits de l’homme.
Enfin, les Nations Unies appellent la communauté internationale à soutenir ces efforts par des actions diplomatiques, un financement accru de l’aide humanitaire, et la fin des transferts d’armes illicites vers les parties en conflit.
Le peuple soudanais, selon les experts, se trouve pris entre conflit, famine, criminalité et maladie, et nécessite une réponse urgente de la communauté internationale pour alléger ses souffrances.
ARD/te/Sf/APA