Le 1er mars 2025, une cérémonie officielle de réception et de distribution des génisses gestantes aux éleveurs se tiendra à Niague, dans la banlieue dakaroise. Cette initiative s’inscrit dans une vision à long terme visant à garantir une production laitière locale durable et autosuffisante. Elle marque un tournant décisif dans la quête de souveraineté alimentaire du Sénégal et dans la consolidation de son secteur élevage.
Récemment, un navire a accosté au Mole 1 du Port autonome de Dakar, transportant un total de 1 307 vaches, dont 1 250 génisses gestantes, 27 taureaux, ainsi que des génisses destinées à la Gambie (27), au Mali (20) et à la Guinée-Bissau (12). L’arrivée des animaux, sous l’égide de l’Association Nationale pour l’Intensification de la Production Laitière (ANIPL), s’est déroulée en présence du ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba, accompagné de Mme Dr Fatou Diouf, ministre de la Pêche et de l’Économie maritime, ainsi que de plusieurs responsables institutionnels et acteurs du secteur.
Ce débarquement constitue une étape clé du programme ANIPL 5B, qui vise à renforcer la production laitière nationale et à réduire la dépendance du pays aux importations de lait, un secteur qui représente chaque année plus de 100 millions d’euros (environ 65 à 70 milliards de FCFA) dans les finances publiques.
Dans cette optique, le gouvernement sénégalais prévoit de constituer un cheptel de 55 000 vaches et d’exploiter 20 000 hectares de terres pour la culture de sorgho et de maïs destinés à nourrir le bétail. L’intensification de la production laitière et le renforcement du système pastoral sont perçus comme des leviers stratégiques pour améliorer la productivité, accroître la compétitivité sur le marché mondial et réduire les coûts d’importation.
Depuis 2017, plusieurs opérations d’importation d’animaux à haut potentiel laitier ont été réalisées, permettant l’acquisition de 5 482 génisses laitières (Holstein, Montbéliarde, Normande, Jersiaise), 49 taureaux, ainsi que des caprins et des ovins subventionnés. Ces actions ont conduit à une augmentation significative du nombre de bénéficiaires, passant de 64 en 2017 à 632 en 2024.
Les génisses récemment importées devraient produire 21 250 litres de lait par jour, soit 637 500 litres par mois et 7 650 000 litres par an. Les 27 taureaux géniteurs joueront un rôle clé dans l’amélioration génétique du cheptel national. Cependant, la réussite de cette stratégie dépend de la maîtrise de l’alimentation animale, d’où l’importance cruciale du développement des cultures fourragères.
TE/APA