Les quotidiens sénégalais, parvenus ce jeudi à APA, traitent pour l’essentiel du rétropédalage du président de la République, Macky Sall, concernant un projet de loi qui était, selon certains médias, destiné à amnistier des crimes liés aux manifestations de mars 2021 à février 2024.
« Macky déchire son projet », barre à sa Une Le Quotidien, précisant que le président de la République a reculé « face à l’opposition de son propre camp. » Dans ses colonnes, le journal affirme que « les sorties de Alioune Tine et Pierre Goudiaby Atepa, entre autres pressions, ont eu une conséquence négative sur la perception de la situation par la majorité des soutiens du chef de l’Etat. »
« Le projet de loi, qui devait être présenté hier en Conseil des ministres, a été rangé aux oubliettes. Le président de la République, Macky Sall, a été obligé de laisser tomber », rapportent nos confrères.
Le lundi 12 février dernier, c’est ce même journal qui avait révélé l’existence d’un tel projet de loin et affirmait que ledit projet était passé le mercredi de la semaine dernière en Conseil des ministres. Mais plusieurs membres du gouvernement ne l’ont pas approuvé, et y ont même opposé un niet ferme, selon nos confrères.
« Attendu hier, le fameux projet de loi d’amnistie agité depuis quelques jours n’a pas été adopté en Conseil des ministres. Selon des sources autorisées, il n’a pas été discuté d’ailleurs lors des échanges. Le chef de l’Etat n’en a pas parlé, tout juste a-t-il réitéré son appel au dialogue », souligne Libération.
Sous le titre : « Sen de division sur l’amnistie », L’Observateur soutient que « l’initiative (de Macky Sall) n’est pas bien appréciée par une bonne partie du Secrétariat exécutif (Sen) de l’Alliance pour la République (APR) », réuni hier au Palais. « Sur une vingtaine d’intervenants, la majorité s’est opposée à toute initiative tendant à +saper les fondements de la République+ », rapporte le journal.
Le journal du groupe Futurs Médias revient par ailleurs sur « les manifs et les milliards FCFA partis en fumée entre 2021 et 2023. » La publication évoque notamment « les pétroliers (qui) ont perdu plus de 6 milliards FCFA » et les « 3 milliards FCFA de pertes en 13 jours de suspension de l’Internet mobile entre juin 2023 et février 2024. »
Sur ce dernier point, WalfQuotidien informe que « des syndicats des travailleurs de Sonatel, Free et Expresso ont fait face à la presse, hier, pour fustiger les coupures intempestives de l’internet des données mobiles. Et le ministre de la Communication, des Télécoms et de l’Economie numérique en a pris pour son grade. »
Revenant sur les conséquences de la crise politique qui secoue le Sénégal depuis le report de la présidentielle, Sud Quotidien arbore ce titre : « L’économie au ralenti. » Nos confrères estiment que la « situation s’est aggravée à la suite des manifestations ayant entraîné la mort de trois jeunes. Pis, l’activité économique semble perdre sa vitalité, jour après jour, au point que des organisations du secteur privé, réunis avant-hier mardi, autour de la situation politique et sociale tendue, ont invité les acteurs politiques à prendre en compte les implications de cette crise sur l’activité économique. »
Sur un tout autre sujet, les journaux sénégalais relèvent le retour à la normal dans l’enseignement supérieur souhaité par le président de la République. Dans Sud Quotidien, nous pouvons ainsi lire « les recommandations de Macky Sall à son gouvernement » lors du Conseil des ministres d’hier.
« Il a ainsi demandé la tenue d’une concertation avec la communauté universitaire afin de trouver les voies et moyens rapides d’assurer le déroulement normal des enseignements et le déploiement adéquat des œuvres sociales », écrit la publication.
Selon Le Soleil, « le président promeut un climat serein » en demandant au gouvernement de tenir une concertation-revue avec la communauté universitaire pour assurer le déroulement normal des enseignements et déploiement des œuvres sociales.
ARD/ac/APA