L’interopérabilité des moyens de paiement devrait faciliter le règlement des transactions transfrontalières au sein du continent selon le président de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA), Buah Saidy.
Après la ratification, par plusieurs Etats, de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), les institutions financières veulent davantage promouvoir la coopération économique et le commerce par la mise en place d’une union monétaire et d’une monnaie unique.
Ce projet confié à l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA) « sera atteint grâce à la coopération et aux réformes dans les domaines des innovations monétaires, bancaires et financières, afin d’améliorer l’interopérabilité des systèmes financiers dans les États membres », a déclaré le président de l’ABCA, également Gouverneur de la Banque centrale gambienne, Buah Saidy.
Dans son rapport portant sur les Systèmes de Paiement Instantané (SPI) en Afrique, AfricaNenda, structure spécialisée dans l’inclusion financière universelle sur le continent noir, soulignait que l’interopérabilité était le principal défi des SPI sur le continent noir.
Le secteur financier étant en constante évolution, « il est donc impératif que les systèmes de paiement soient interconnectés pour faciliter le règlement des transactions transfrontalières », a indiqué M. Saidy, soulignant que les banques centrales sont chargées de mener à bien cette mission, « une condition préalable à la convergence économique ».
S’exprimant jeudi à l’occasion de la réunion du bureau de l’ABCA au siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Buah Saidy a également relevé que l’inclusion financière est au premier plan des activités de l’ABCA et sera renforcée par l’intégration des Systèmes de Paiement africains.
« Il s’agit d’un outil important pour la facilitation du commerce et la réduction des coûts de transaction, mais aussi d’un catalyseur pour atteindre les objectifs communs d’une communauté économique unifiée », a-t-il soutenu, exhortant le Secrétariat de l’ABCA à continuer à promouvoir l’agenda de la digitalisation et de l’inclusion financière en vue de garantir la réussite du projet.
Le Gouverneur de la Banque centrale gambienne a réaffirmé que les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Programme de Coopération monétaire africaine (PCMA) se poursuivent. Le projet final de statuts et de structure de l’Institut monétaire africain a ainsi été présenté au Comité technique spécialisé (CTS) de la Commission de l’Union africaine et est en attente de la réunion ministérielle.
Selon M. Saidy, des avancées significatives ont été enregistrées, au cours des sept derniers mois, grâce à l’évaluation continue des progrès réalisés par les pays en vue d’atteindre les critères de convergence. Sur les 40 décisions énoncées qui nécessitent une action, environ 90 % des activités pour la période examinée ont été mises en œuvre, a-t-il dit.
« Bien qu’il s’agisse de réalisations louables, un travail important reste à faire, y compris, mais non exclusivement, la question de l’activation du mécanisme d’évaluation par les pairs, les activités de divers groupes de travail et taskforces, la nomination de représentants pour le suivi du Protocole d’accord multilatéral, l’affinement des critères de convergence et la ratification des Statuts de l’ABCA », a-t-il relevé.
ARD/ac/APA