La présence militaire française sur le continent noir se fera désormais « sous forme partenariale », a annoncé lundi Emmanuel Macron.
« Bâtir un nouveau modèle d’intimité et d’imbrication entre nos armées ». C’est le sens que veut donner Emmanuel Macron, le président français, à la nouvelle coopération militaire qu’il compte établir entre son pays et les Etats africains qui le souhaitent.
A moins de 48 heures de sa tournée en Afrique centrale qui le mènera au Gabon, en République démocratique du Congo et en Angola, le chef de l’Etat français a exposé, au palais de l’Elysée, sa nouvelle stratégie pour le continent noir. Celle-ci englobe tous les domaines de coopération et sera bâtie autour d’« un nouveau modèle de partenariat militaire », a-t-il déclaré.
« La logique est que notre modèle ne doit plus être celui de bases telles qu’elles existent aujourd’hui. Demain, notre présence s’inscrira au sein de bases, d’écoles, d’académies qui seront cogérées, fonctionnant avec des effectifs français qui demeureront mais à des niveaux moindres et des effectifs africains, et qui pourront accueillir, si nos partenaires le souhaitent et à leurs conditions, d’autres partenaires », a-t-il soutenu.
A en croire Emmanuel Macron, « cette transformation débutera dans les prochains mois sur le principe même de la co-construction avec une diminution visible de nos effectifs et de manière concomitante une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains ».
Pour matérialiser cette nouvelle approche, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et le Chef d’Etat-Major des Armées, le général, Thierry Burkhard, ont commencé des tournées sur le continent et ils vont les poursuivre, a-t-il indiqué.
Pour éviter le scénario malien ou burkinabè où les juntes au pouvoir ont mis fin de manière unilatérale la présence des forces françaises sur leurs sols, Emmanuel Macron a fait savoir que cette nouvelle relation « suppose que nos partenaires africains formulent très clairement leurs besoins militaires et sécuritaires, qu’ensuite nous accroissions notre offre de formation, d’accompagnement, d’équipement au meilleur niveau ».
Ce faisant, « ce partenariat nous permettra de bâtir un nouveau modèle d’intimité et d’imbrication entre nos armées », espère-t-il.
Face à l’accroissement du sentiment anti-français dans plusieurs pays africains, le locataire de l’Elysée affirme que « cette transformation (qu’il porte) suppose de changer notre manière de faire et de communiquer sur ce que nous déployons. D’abord en étant plus réactif, plus visible et par conséquent plus lisible ».
Pour ce faire, il a annoncé un fonds de 40 millions d’euros qui sera alloué aux ambassades présentes dans les différents pays d’Afrique francophone « pour faire la démonstration que nous pouvons faire cette transformation, […] démontrer que notre partenariat est concret, piloter une communication offensive, au fond décomplexée, mais sans arrogance ».
A travers cette approche, M. Macron veut « bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable ». Il a invité les hommes d’affaires français à descendre sur le terrain et à compétir comme le font leurs concurrents des autres puissances.
ARD/te/APA