Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur les plans de Macky Sall pour sa vie après la présidence de la République du Sénégal qu’il compte quitter après l’élection présidentielle de février 2024 à laquelle compte participer par tous les moyens son principal opposant, Ousmane Sonko.
Le Soleil indique que Macky Sall, présidant jeudi 6 juillet à Dakar l’ouverture du Forum Invest in Senegal, « veut une prospérité partagée » sur les investissements en Afrique. Pour lui, « les partenariats doivent être qualitatifs et équitables » alors que le Sénégal dispose d’un « environnement des affaires de plus en plus attractifs », faisant que « les partenaires techniques et financiers réaffirment leur engagement ».
A cette occasion, affirme le quotidien national, le chef de l’Etat sénégalais ne s’est pas empêché de lever le voile sur la vie qu’il compte mener lorsqu’il quittera d’ici neuf mois ses fonctions présidentielles, lui qui a annoncé lundi dernier qu’il ne briguera pas un troisième mandat, récoltant du coup les félicitations de personnalités du monde entier pour sa « leçon de démocratie ». « Je ne quitterai ni le Sénégal ni l’Afrique. Je peux accompagner mon successeur s’il le décide », a-t-il indiqué sous une salve d’applaudissements.
Sous le titre « Les plans de Macky » dans sa « vie après la présidence », Le Quotidien soutient que le dirigeant de 61 ans « n’entend pas faire comme ses prédécesseurs », promettant de rester dans son pays à la fin de son mandat. « J’ai choisi de ne pas concourir à nouveau pour la présidence de la République. Mais ce qui est sûr, je serai à la disposition du futur président de la République, s’il a besoin de mes conseils. S’il n’en a pas besoin, je vais me reposer et faire autre chose. Je crois qu’il y a beaucoup de choses à faire après la présidence de la République », a dit Macky Sall.
A ce sujet, Walf Quotidien note qu’un « parasol doré attend Macky » dans le cadre des « avantages d’ancien chef d’Etat ». « En signant le décret numéro 2013-125 attribuant à tout ancien chef de l’Etat plus de dix millions de francs CFA par mois, le président Macky Sall ne pensait pas si bien faire. Puisqu’avec la renonciation au troisième mandat et donc au pouvoir, il s’est offert une retraite de rêve sans compter une fenêtre sur l’international avec la possibilité d’avoir un poste à la prestigieuse institution qu’est l’Organisation des Nations unies (Onu) », explique le journal.
L’Observateur tente de comprendre comment Macky Sall va organiser la « gestion de l’Etat et la politique », une « situation inédite » pour les « neuf mois d’épreuves » qu’il lui reste au pouvoir. « Il va être défié dans son autorité et dans sa capacité à prendre des décisions », croit savoir un analyste interrogé par le journal qui décrypte également la dernière sortie de l’opposant Ousmane Sonko dans une interview accordée à la chaîne internationale France 24.
En prédisant « un +chaos indescriptible+ s’il est écarté à la présidentielle » de 2024 en raison de ses déboires judiciaires – qu’il qualifie de complot – qui pourraient compromettre sa candidature, le président du Parti Pastef, maire de la ville de Ziguinchor (sud) et candidat classé troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15% des suffrages surfe « entre radicalisme, appel à la paix et au dépassement », observe le quotidien du Groupe Futurs Médias.
Mais Sud Quotidien perçoit cette sortie médiatique de Sonko comme une façon d’être « droit dans ses bottes » en considérant que son éligibilité est intacte en dépit de sa condamnation par contumace à deux ans ferme pour corruption de la jeunesse face à la masseuse Adji Sarr et à six mois avec sursis en appel pour diffamation face au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.
« Il y aura un chaos indescriptible si Macky Sall veut empêcher ma candidature » pour la prochaine présidentielle, avertit le très populaire opposant qui vit sous un blocus policier dans son domicile dakarois depuis près de deux mois, une situation qu’il dénonce parce que ne reposant pour lui sur aucun fondement administratif ou juridique. Bés Bi en déduit alors que Macky Sall et Ousmane Sonko se mènent un « duel sans fin » malgré que certaines personnes tentent de rapprocher les positions des deux radicaux en vue de décrisper définitivement la vie sociopolitique au Sénégal à la suite de l’annonce du président Sall de ne pas briguer un troisième mandat.
ODL/ac/APA