Au total, 404.106 agents ont été mobilisés pour sécuriser les élections générales nigérianes de ce samedi 25 février 2023.
Alors que de nombreux Nigérians s’attendent à des élections pacifiques et crédibles, plus de 30 millions de jeunes citoyens considèrent cet exercice comme une révolution générationnelle qui leur permettra de reprendre leur pays aux mains des vieux politiciens corrompus qui gèrent mal les ressources de la nation depuis des décennies.
En dépit des conditions économiques difficiles engendrées par la politique de refonte de la monnaie locale (le naira), la pénurie d’essence et les problèmes de sécurité dans le pays, le président de l’organe électoral nigérian, la Commission électorale nationale indépendante (INEC, sigle anglais), le professeur Mahmood Yakubu, a déclaré que les élections présidentielle et législatives se tiendront le samedi 25 février, tandis que celles des gouverneurs et des Assemblées d’Etat auront lieu le 11 mars 2023.
Au cours d’une séance d’information destiné aux missions d’observation électorale à Abuja le mardi 21 février 2023 sur les préparatifs des scrutins, M. Yakubu a déclaré qu’un total de 146.913 observateurs nationaux et internationaux sera déployé pour les élections générales de 2023.
Il a révélé que le Nigeria enregistra ainsi le plus grand nombre d’observateurs de son histoire électorale, la Commission ayant déjà accrédité 196 organisations nationales et locales qui déploieront 144.800 observateurs et 33 organisations internationales qui déploieront 2.113 observateurs.
Il a toutefois exhorté les observateurs à respecter les lois du Nigeria et à éviter toute ingérence dans les élections, tout en s’acquittant de leurs tâches les jours d’élection.
« Je souhaite rappeler aux observateurs qu’il existe un code de conduite pour l’observation des élections. Vous êtes par définition des observateurs. N’interférez pas dans le processus et ne faites pas preuve de parti pris. En outre, les observateurs internationaux doivent être guidés par le fait que l’élection est conduite par la République fédérale du Nigeria, dont la souveraineté doit être respectée. Je vous invite tous à respecter les règles », a-t-il ajouté.
Dans le cadre des préparatifs de l’élection présidentielle de ce samedi 25 février, la Commission nigériane des communications (NCC) a annoncé qu’elle va consacrer son numéro gratuit 622, destiné aux consommateurs, à servir de ligne d’assistance en cas d’incident afin de permettre aux électeurs et au public de signaler tout problème qui pourrait les affecter, eux ou d’autres personnes.
Le vice-président exécutif et directeur général de la NCC, le professeur Umar Garba Danbatta, a déclaré que cette mesure vise à soutenir l’INEC dans son engagement à organiser des élections sans incident au Nigeria.
Le numéro gratuit 622 est le centre de plaintes de deuxième niveau par lequel les consommateurs de services de télécommunications sont autorisés à appeler directement la Commission pour résoudre les problèmes concernant leurs services de télécommunications, ce que les fournisseurs de services sont incapables de faire.
« Toutefois, compte tenu de la nature critique de cette élection et pour atténuer les problèmes émergents qui peuvent survenir dans les centres de vote, ou dans toute partie du Nigeria, la Commission a jugé opportun de consacrer le numéro gratuit 622 à tous les types de plaintes les jours d’élection. Ceci dans le but de résoudre ces problèmes en contactant et en les transmettant aux agences, autorités ou organisations compétentes pour une résolution rapide », a-t-il poursuivi.
En plus des préparatifs annoncés par l’INEC, l’inspecteur général de la police, Usman Alkali Baba, a confirmé que la police nigériane est prête pour les élections générales. Au total, 31.0 973 officiers et agents de sécurité ont été mobilisés pour assurer la sécurité pendant l’exercice prévu du 25 février au 11 mars 2023.
Baba a déclaré aux journalistes que d’autres organismes de sécurité, en dehors de l’armée et du Département des services de l’Etat (DSS), compléteront les efforts de la police avec un total de 93.133 personnes, portant le total à 404.106 personnes.
« La police nigériane déploiera 310.973 personnes pour les opérations de sécurité des élections. Il s’agira de policiers classiques, de policiers mobiles, de l’unité spéciale de lutte contre le terrorisme, des forces spéciales, de l’équipe de réponse aux renseignements et d’autres sections de la police », a-t-il indiqué.
Baba a ajouté que « pour lutter contre la menace de la vente et de l’achat de votes, une unité spéciale de renseignement a été constituée pour surveiller et travailler avec l’EFCC, l’ICPC et l’INEC pour identifier le réseau qui pourrait être impliqué dans cette illégalité et l’appréhender dans la mesure du possible ».
En dépit de l’assurance de l’INEC et du chef de la police d’une sécurité adéquate pour les élections, certaines nations étrangères ont annoncé des mesures de précaution. Par exemple, le gouvernement britannique a promis de punir les truqueurs d’élections et tout autre Nigérian qui encourage ou soutient la violence et d’autres mauvaises pratiques électorales. De son côté, l’ambassade des Etats-Unis a également averti ses citoyens au Nigeria de la possibilité de manifestations pendant ou immédiatement après les élections qui auront lieu le samedi 25 février et le samedi 11 mars 2023. Dans un avis publié sur son site Web, l’ambassade a demandé aux ressortissants américains d’éviter les rassemblements, car « ils peuvent devenir violents avec peu ou pas de préavis ».
Les 18 candidats à la présidentielle se sont rencontrés mercredi 22 février à Abuja et ont signé le Pacte de paix avant les élections. Parmi les candidats présidentiels présents, figuraient les trois principaux favoris, Peter Obi du Parti travailliste, Bola Tinubu du Congrès progressiste et Atiku Abubakar du Parti démocratique des peuples.
Selon certains analystes politiques, Obi représente et dirige le mouvement pour la renaissance du Nigeria, tandis que Tinubu et Atiku représentent les vieux politiciens, qui ont été largement responsables de la mauvaise gestion et du mauvais état de la nation.
Le président Muhammadu Buhari, qui s’est adressé aux candidats et aux autres dignitaires lors de la cérémonie de signature, a réitéré son engagement à laisser l’Etat de droit suivre son cours. Il a demandé à ceux qui ont la responsabilité de conduire les élections de permettre aux électeurs de choisir qui les gouvernera.
Buhari a également appelé les candidats à accepter les résultats et à demander réparation en cas de mécontentement.
Alors que la communauté internationale attend le déroulement des élections cruciales de cette année, ce grand pays d’Afrique de l’Ouest qu’est le Nigeria doit donner l’exemple et envoyer un signal fort au monde sur la consolidation de la démocratie dans la sous-région qui a récemment été le théâtre de plusieurs coups d’Etat militaires.
GIK/fss/te/APA