Retour à la case prison pour le polémiste malien.
Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath connu pour ses critiques très acerbes contre les autorités de la Transition au Mali est de retour en prison depuis hier lundi 13 mars. Il a d’abord été interpellé à son domicile avant d’être conduit au commissariat du 5e arrondissement du district de Bamako.
Après une audition de plus de 5 heures de temps, il a finalement été présenté au procureur de la Commune IV du District de Bamako qui l’a placé sous mandat de dépôt. La charge qui pèse contre lui est une simulation d’infraction. Selon l’article 19 du Code pénal malien, est poursuivi pour « simulation d’infraction » celui qui dénonce aux autorités publiques une infraction qu’il sait n’avoir pas existé ou qui fabriquera une fausse preuve relative à une infraction réelle ou imaginaire. Sa sentence est d’emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende de 20 000 à 100 000 FCFA.
Alors que son procès est prévu le 13 juin prochain, l’ interpellation de Ras Bath est relative aux propos qu’il a tenus, le 11 mars dernier, lors d’une conférence nationale du parti Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA–CFP) de l’ancien Premier ministre feu Soumelou Boubèye Maïga.
Prenant la parole à cette occasion, Ras Bath avait qualifié le décès de ce dernier survenu en mars 2022 d’ « assassinat ». Il avait soutenu ses propos par le fait que malgré les avis favorables des médecins pour l’évacuation de Soumeylou Boubeye Maiga et les demandes incessantes de ses proches dans ce sens, les autorités n’ont pas accédé à cette requête.
Il y a quelques jours, intervenant dans des médias, Cheick Mohamed Chérif Koné, un ex–avocat général de la Cour Suprême, institution qui avait inculpé l’ancien Premier ministre en août 2021 pour « atteintes aux biens publics par détournements » dans une affaire d’achats d’équipements militaires, a qualifié la mort de Soumeylou Boubeye Maïga de « tragédie judiciaire ».
Pourtant, dans une note circulant sur les réseaux sociaux, ses proches avaient renoncé à l’autopsie de sa dépouille. De toute évidence, cette affaire est loin de connaître son épilogue, d’autant qu’à ce jour il y a encore deux figures de l’ancien régime dont les noms étaient liés à cette affaire, à savoir l’ancien ministre des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko et l’ex-directeur de cabinet de la présidence malienne, Mahamadou Camara qui sont incarcérés depuis plusieurs mois.
Ras Bath avait déjà séjourné en prison pour quelques mois en 2021 pour « outrage à magistrat ».
MD/ac/APA