Les quotidiens sénégalais, parvenus mardi à APA, titrent principalement sur le naufrage d’une pirogue au large des côtes dakaroises emportant la vie de 18 personnes, des migrants clandestins « vraisemblablement » qui voulaient rallier l’Europe et son « chimérique » eldorado.
Sud Quotidien indique que Ouakam, une localité côtière de la capitale sénégalaise, « compte les morts » du « chavirement d’une pirogue de migrants clandestins ». Il s’agit de « 18 vies brisées dans les flots de l’océan Atlantique » quelques jours après la catastrophe de « la brèche de Saint-Louis (Nord) et sa vingtaine de morts », la preuve que « Barça ou Barsakh (forme détournée en wolof pour dire émigration clandestine) tue encore ».
« Alors que Dakar était plongé dans son sommeil, des jeunes dont le nombre est pour le moment inconnu entamaient le voyage risqué vers les côtes européennes, bravant l’océan et oubliant aussi les récits des nombreuses morts recensées ces derniers jours. Une course poursuite avec la marine nationale, les vagues déferlantes et la pénombre de la nuit auraient eu raison de leurs rêves, dix-huit candidats sont morts. La pirogue aurait heurté les roches avant de se renverser selon des affirmations », explique le journal dans lequel des personnalités telles que l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, demandent « l’ouverture d’une enquête ».
Le Quotidien aperçoit des « vagues mortelles à Ouakam » avec l’annonce de la mort de 18 personnes et la disparition de « plusieurs » autres individus dans le chavirement d’une pirogue. Venu s’enquérir de la situation, le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome « promet de traquer les passeurs et les attraire en justice ».
« C’est une image insoutenable : sur la berge de la plage du quartier de Ouakam, léchée par les vagues, sont disposés quelques corps mis dans des sacs mortuaires. Au niveau de cette plage, écrasée par la mosquée de la Divinité, le réveil d’hier fut douloureux avec le naufrage d’une pirogue remplie de candidats à l’émigration. Ils n’ont pas pu aller loin : ils ont quitté Thiaroye, fait escale à Yarakh, selon le ministre de l’Intérieur », note le journal.
Bés Bi ne s’en limite pas à la tragédie de Ouakam en constatant que « 150 migrants sont portés disparus » depuis quelques jours alors qu’ils avaient pris départ vers l’Europe sur les côtes sénégalaises. « Une autre pirogue partie de Fass Boye, dans le département de Tivaouane (Thiès, Ouest), est introuvable depuis quinze jours », illustre le journal. « Mon fils de 18 ans ne m’a même pas avisé de son départ », confie un parent interrogé par le quotidien là où « des navires et hélicoptères espagnols n’ont encore rien vu ».
Le Soleil affirme en grands caractères que les dix-huit corps et trois rescapés récupérés à Ouakam sont des « destins échoués ». « Vraisemblablement, l’embarcation de fortune et ses passagers voulaient rallier l’Europe », soutient le quotidien national qui note que le chef de l’État, Macky Sall, et le Premier ministre, Amadou Ba, expriment leur « profonde douleur ». Après ce drame, les autorités annoncent « un plan opérationnel de prise en charge de l’émigration clandestine ».
En politique, WalfQuotidien évoque la « renonciation tardive à un troisième mandat » de Macky Sall et explique « comment le +ni oui, ni non+ a semé la pagaille » parce que « actuellement, la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) est craquelée en mille morceaux ». « Ce qu’on constate actuellement, c’est que tout se retourne contre le président Macky Sall qui a joué avec le temps, avec la rue, avec la discipline de parti, avec la discipline de gouvernement… C’est tout cela qui le rattrape aujourd’hui. C’est une nouvelle stratégie si le président se trouve dans une telle situation délicate de choix d’un candidat », explique au journal Mamadou Sy Albert, journaliste et analyste politique.
En football, Stades se fait l’écho du transfert de l’attaquant international sénégalais Ismaïla Sarr à l’Olympique de Marseille (OM), un club de l’élite française. Avec « sa vitesse, sa percussion, ses qualités de dribble », l’ancien joueur de Watford, un club de deuxième division anglaise, sera « à la conquête du Vélodrome », le nom du stade de l’OM. Le quotidien sportif note en outre que Sarr touchera « un salaire brut de 2,7 milliards F CFA par an ».
ODL/id/APA