Lors de sa dernière opération d’adjudication sur le marché régional des titres publics de l’Uemoa, Bamako a opté pour une stratégie prudente en ne retenant que 11 milliards de FCFA pour des Bons Assimilables du Trésor (BAT) à 91 jours.
Le Mali vient de réaliser une opération d’adjudication sur le marché régional des titres publics de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uemoa). Bamako avait mis en vente des Bons et Obligations Assimilables du Trésor (BAT et OAT) pour un montant total de 10 000 millions de FCFA, répartis sur trois types de titres, chacun avec des durées et des rendements différents.
Parmi les trois émissions proposées, seul le BAT à 91 jours a trouvé preneur. Le montant global des soumissions pour ce titre s’est élevé à 12, 124 milliards de FCFA, dont 11 milliards de FCFA ont été retenus. Ce titre à courte échéance, avec un taux d’intérêt fixe de 6,25 %, a affiché un rendement moyen pondéré de 9,21 %. Le taux de couverture de cette émission a atteint 146,08 %, soulignant un fort intérêt des investisseurs pour ce type de placement à court terme, dont l’échéance est fixée au 19 novembre 2024.
En revanche, les autres titres proposés par le Mali, à savoir le BAT à 364 jours et l’OAT à 3 ans, n’ont pas réussi à attirer les fonds nécessaires. Le BAT à 364 jours, avec un montant proposé de 1 022 millions de FCFA, n’a retenu aucun financement, malgré un taux de couverture de 110 %. De même, l’OAT à 3 ans, pour laquelle un montant de 1 461,8 millions de FCFA avait été mis en adjudication, n’a pas non plus retenu de soumissions.
Ces résultats contrastés révèlent une préférence claire des investisseurs pour les titres à court terme. Ceux-ci sont perçus comme moins risqués dans un contexte économique incertain. Les échéances plus longues, en revanche, semblent avoir suscité des réserves, probablement en raison des perspectives économiques et financières à moyen et long terme qui restent incertaines dans la région.
Cette opération d’adjudication met en lumière les dynamiques actuelles du marché régional des titres publics, où la prudence des investisseurs se traduit par une demande accrue pour les placements à courte maturité, au détriment des instruments financiers à plus long terme.
En ne retenant que les 11 milliards de FCFA liés à l’émission à 91 jours, le Mali s’ajuste aux préférences du marché, tout en veillant à maintenir des coûts d’emprunt soutenables.
ARD/te/Sf/APA