Lors d’un forum organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) à Addis-Abeba, des jeunes africains ont lancé un appel pressant aux dirigeants du continent pour protéger la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) contre toute ingérence extérieure.
Des jeunes Africains présents à Addis-Abeba ont exprimé leur inquiétude face au risque que la ZLECAf devienne « un marché pour d’autres continents », lors d’un forum organisé ce week-end en marge de la 57e session de la CEA. Cette rencontre, intitulée « Faire fonctionner la Zone de libre-échange continentale africaine pour les jeunes africains », a rassemblé plus de 200 jeunes de divers secteurs, allant des startups aux créatifs, en passant par des entrepreneurs et des militants politiques, en présentiel et en ligne.
Ahmed Bening Wiisichong, Secrétaire général de l’Union panafricaine de la jeunesse (UPJ), a averti des dangers qui menacent ce marché africain de 1,3 milliard de personnes, dont la valeur atteint 3,4 billions de dollars. « Nous devons protéger ce marché pour qu’il profite en priorité aux Africains », a-t-il déclaré.
L’événement, coorganisé par la CEA et l’UPJ, a mis en lumière l’importance de concrétiser les ambitions de la ZLECAf. Wiisichong a insisté sur la nécessité de passer « de la théorie à la pratique » en impliquant activement les jeunes dans l’implémentation de cette zone de libre-échange, notamment en autonomisant les jeunes femmes en leur fournissant les compétences et les ressources financières nécessaires.
Un potentiel de transformation énorme
Les experts présents au forum ont souligné le potentiel immense de la ZLECAf pour transformer l’économie du continent, stimuler la croissance, créer des emplois et réduire la dépendance aux marchés extérieurs.
Clever Gatete, Secrétaire exécutif de la CEA, a souligné l’importance d’impliquer les 400 millions de jeunes africains de moins de 25 ans dans cette initiative. « Ces jeunes peuvent devenir le moteur de l’innovation et de la croissance économique que nous cherchons », a-t-il affirmé.
Gatete a également plaidé pour une réforme de l’architecture financière mondiale et une amélioration des infrastructures pour garantir une mise en œuvre réussie de la ZLECAf.
Répondre à la crise du chômage des jeunes
Muna Ahmed, Ministre d’État chargée des affaires de la jeunesse en Éthiopie, a rappelé que la ZLECAf pouvait contribuer à résoudre la problématique du chômage des jeunes sur le continent. « Le taux de chômage des jeunes en Afrique est inacceptable. La ZLECAf offre une solution potentielle à cette crise », a-t-elle souligné.
Stephen Karingi, Directeur de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, a lancé un appel aux jeunes africains. « Engagez-vous, mais informez-vous activement sur la ZLECAf pour rester pertinents dans cette initiative », a-t-il encouragé.
Said Adejumobi, Directeur de la planification stratégique à la CEA, a rappelé que « l’avenir de l’Afrique appartient aux jeunes », qui doivent être au cœur des initiatives de développement du continent.
Ce forum s’inscrit dans les événements parallèles de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, qui se tient du 12 au 18 mars 2025 à Addis-Abeba sous le thème « Faire avancer la mise en œuvre de la ZLECAf : Proposer des actions stratégiques transformatrices. »
ARD/te/Sf/APA