L’Organisation Human Rights Watch a présenté le 6 août un rapport accusant le gouvernement tchadien de graves violations des droits de l’homme lors des manifestations du à la prison de Koro-Toro. D’où l’ire des autorités qui parle de « fausses informations ».
Accusé d’avoir assoiffé et épuisé les manifestants du 20 octobre 2022 lors de leur transfèrement à la prison de Koro-Toro, le gouvernement tchadien a réagi ce 8 août. Par la voix de son porte-parole, Abderaman Koulamallah, le gouvernement a rejeté en bloc les accusations de Human Rights Watch.
« Je suis un peu étonné de ces allégations qui sont pour nous complétement mensongères. Les personnes qui ont été arrêtées ont bénéficié de tous leurs droits. Elles ont été transférées dans des conditions humaines, acceptables et aucune des personnes transférées n’est morte durant le trajet », a fait savoir Abderaman Koulamallah, invité de la RFI.
Dans son rapport intitulé : Pire que l’enfer : mort et torture à la prison de Koro-Toro, l’organisation internationale de défense des droits de l’homme a indiqué avoir documenté 11 cas de décès qui seraient liés à la soif et à l’épuisement lors du transfert des présumés manifestants à Koro-Toro. Ce que dément vigoureusement le porte-parole du gouvernement.
« J’ai écouté les propos complètement désaxés de Human Rights Watch quand ils disent que les gens ont bu leur urine, on les a privés d’eau. C’est complétement abracadabrant. Quand on traverse des zones désertiques comme ça, il est impossible d’avoir de l’urine quand on n’a pas d’eau », renseigne-t-il.
Pour le ministre porte-parole du gouvernement, même pendant des guerres contre les rebelles, de tels traitements n’ont pas été infligés aux prisonniers. « Notre armée ne fait pas ce genre de pratiques. Notre armée ne pourra jamais faire cela, ni nos convictions religieuses, ni nos convictions politiques. Ce sont des affirmations gratuites », insiste Abderaman Koulamallah.
Le porte-parole d’informer que le gouvernement ouvrira une enquête pour prendre le contre-pied de ces allégations. « Les propos tenus sont complétement diffamatoires et inadmissibles pour notre gouvernement. Nous allons nous-mêmes mener notre enquête et amener des témoins qui ne vont pas corroborer ces allégations complétement mensongères. Nous nous réservons le droit de les poursuivre pour distillation de fausses informations et de calomnie contre le gouvernement », a fait savoir Abderaman Koulamallah.
CA/ac/Sf/APA