Cyril Ramaphosa défend la souveraineté de l’Afrique du Sud face aux tarifs douaniers imposés par l’administration Trump, tout en appelant à une approche mesurée et diplomatique dans un contexte commercial tendu.
Face à aux nouvelles mesures protectionnistes annoncées par Washington, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a affirmé la souveraineté de son pays tout en évitant toute surenchère verbale. Un exercice d’équilibriste dans un contexte commercial de plus en plus tendu entre les États-Unis et l’Afrique.
« Les États-Unis sont une nation souveraine et ont le droit de prendre des décisions comme ils l’entendent, tout comme nous. Nous sommes également souverains et décidons de notre politique étrangère en toute indépendance », a déclaré Ramaphosa lors d’une allocution publique tenue dimanche à Pretoria.
L’industrie automobile sud-africaine en première ligne
L’Afrique du Sud, principal exportateur automobile africain vers les États-Unis, est particulièrement touchée par la décision de l’administration Trump d’imposer des droits de douane supplémentaires de 25% sur les véhicules et pièces détachées. Un coup dur pour un secteur pesant près de 2 milliards de dollars par an à l’exportation.
« Nous évaluons les conséquences de ces tarifs sur notre économie », a poursuivi le chef de l’État, en précisant que le ministère du Commerce et de l’Industrie présentera prochainement la position officielle du gouvernement sud-africain.
Prudence diplomatique face à une offensive commerciale
Contrairement à d’autres capitales africaines plus véhémentes, Pretoria choisit pour l’instant de ne pas répondre frontalement à l’initiative américaine.
« Nous ne réagissons pas sous l’effet de l’émotion ou de l’agacement. Nos décisions sont prises de manière réfléchie, après analyse des implications », a insisté Ramaphosa.
Revendiquant une position de neutralité respectueuse du principe de non-ingérence, le président sud-africain a souligné que son gouvernement n’entendait pas commenter les décisions internes d’autres pays, estimant que la réciproque devrait être de mise.
Tout le continent touché
Au total, 50 pays africains sont concernés par cette salve tarifaire décidée par Donald Trump, dont certains avec des taux atteignant 50%. Le Lesotho, par exemple, voit ses exportations vers les États-Unis taxées au taux maximal, en représailles à une politique douanière jugée protectionniste par Washington.
Cette escalade tarifaire survient dans un climat déjà marqué par la réduction de l’aide publique américaine à destination de l’Afrique, et le démantèlement en cours de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), signalant un désengagement plus global des États-Unis sur le continent.
AC/Sf/APA