La prise de Bukavu par les forces rebelles du M23 paralyse totalement la capitale du Sud-Kivu, tandis que le mouvement rebelle appelle à une « lutte constitutionnelle de libération » du pays.
Selon Radio Okapi, un calme précaire règne lundi 17 février dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu, quelques jours après sa prise par les rebelles du M23. L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a lancé ce même jour un appel à la « lutte constitutionnelle de libération » du pays, alors que la vie quotidienne reste paralysée dans la cité occupée.
Dans la capitale provinciale du Sud-Kivu, le silence a remplacé l’effervescence habituelle du boulevard Emery Patrice Lumumba, rapporte le site de la radio des Nations Unies. Les banques, commerces et écoles gardent portes closes, tandis que les services administratifs sont à l’arrêt. Seuls les taxis-motos, habituellement interdits sur l’artère principale, assurent désormais les déplacements des rares passants.
Le secteur médical fonctionne au ralenti, avec un service minimum dans les hôpitaux. Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) centralise la prise en charge des blessés par balle à l’hôpital général de référence.
Dans ce contexte, l’AFC/M23 a publié un communiqué officiel appelant « toutes les forces vives de la Nation » à rejoindre ce qu’elle qualifie de « lutte révolutionnaire » contre le « gangstérisme et le terrorisme d’État ». Le mouvement rebelle dénonce notamment « la mauvaise gouvernance, l’autoritarisme, la corruption » et « l’accaparement des ressources nationales ».
Les radios locales, privées de leurs programmes habituels depuis le départ des autorités, diffusent de la musique en continu, pendant que des habitants observent, impuissants, les traces des pillages survenus lors de la prise de la ville.
AC/Sf/APA