Les récentes projections mettent en lumière une augmentation significative de la demande en eau potable dans plusieurs régions du Maroc, un phénomène alimenté par la croissance démographique, l’expansion urbaine et les effets persistants de la sécheresse.
Des dynamiques combinées liées à la croissance démographique, à l’urbanisation et à la sécheresse exacerbent la pression sur les ressources hydriques du Maroc, en particulier dans des régions au climat aride comme Souss-Massa, Drâa-Tafilalet et Guelmim-Oued Noun, où les précipitations se font de plus en plus rares.
Selon les données publiées par la plateforme publique « Maa Dialna », rattachée au ministère de l’Équipement et de l’Eau, les projections pour certaines zones sont particulièrement préoccupantes. À Guelmim, par exemple, la demande en eau devrait passer de 1,06 million de mètres cubes en 2020 à 8,57 millions de mètres cubes d’ici 2050, soit une multiplication par huit en seulement trois décennies. À Sidi Ifni, une région limitrophe, la consommation devrait presque doubler pour atteindre 1,9 million de mètres cubes d’ici 2050, contre 0,99 million en 2020.
Les projections pour d’autres zones, telles que Tan-Tan et Assa-Zag, sont tout aussi alarmantes. À Tan-Tan, la demande devrait croître de 0,85 million de mètres cubes en 2020 à 3,67 millions de mètres cubes en 2050, tandis qu’à Assa-Zag, les besoins quadrupleront, passant de 0,44 million de mètres cubes à 1,83 million de mètres cubes. Tata et Zagora ne sont pas en reste : à Tata, la consommation en eau est prévue pour atteindre 5,03 millions de mètres cubes en 2050, contre 2,89 millions en 2020. Quant à Zagora, la demande doublera, passant de 3,11 millions de mètres cubes à 6,27 millions de mètres cubes sur la même période.
Ces augmentations massives suscitent de vives inquiétudes quant à la capacité du Maroc à répondre à cette demande croissante. Elles illustrent également la nécessité impérieuse de mettre en œuvre des stratégies globales et durables pour garantir un approvisionnement stable en eau potable.
Malgré des épisodes récents de pluies et de chutes de neige qui ont permis de porter le taux de remplissage des barrages à 28,4 % de leur capacité, représentant plus de 4,77 milliards de mètres cubes d’eau, la situation reste critique. Le ministère de l’Équipement et de l’Eau a averti que les ressources en eau du Maroc demeurent fortement sollicitées et confrontées à une pression constante. La sécheresse prolongée et les besoins croissants des secteurs urbains et agricoles aggravent cette tension.
MK/Sf/APA