Alors que la guerre au Soudan entre dans sa troisième année, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno appelle à une mobilisation internationale renouvelée face à l’afflux des réfugiés. Depuis N’Djaména, il met en garde contre les lourdes conséquences humanitaires et sécuritaires de cette crise prolongée pour son pays.
Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour mettre fin à la guerre au Soudan, à l’occasion du deuxième anniversaire du conflit qui secoue ce pays voisin. Dans un message publié mardi sur ses réseaux sociaux, en marge de la conférence internationale sur le Soudan tenue à Londres, le chef de l’État a mis en garde contre les conséquences multiformes de cette crise prolongée pour le Tchad.
« Le peuple frère soudanais vit une véritable tragédie dont le Tchad continue d’en subir les conséquences humanitaires, économiques, environnementales et sécuritaires », a-t-il écrit, en exhortant les partenaires internationaux à « persister dans leurs efforts de recherche d’une paix durable, juste et inclusive au Soudan ».
Réaffirmant l’engagement de son pays à œuvrer pour la stabilité régionale, Mahamat Idriss Déby Itno a assuré que le Tchad restait « déterminé à agir sur tous les plans » pour accompagner un retour à la paix dans ce pays « frère meurtri ».
Présent à Londres, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Dr Abdoulaye Sabre Fadoul, a de son côté lancé un appel pressant à un soutien humanitaire renforcé. « Nous avons un cœur large au Tchad, mais nous sommes limités par nos moyens », a-t-il déclaré, en soulignant l’afflux constant de réfugiés soudanais depuis la reprise du conflit en avril 2023. Le Tchad, a-t-il rappelé, accueille des populations déplacées depuis la première crise du Darfour, en 2003.
Dr Fadoul a mis en garde contre les « restrictions annoncées par certains membres de la communauté internationale » et insisté sur l’urgence d’une réponse solidaire. « Les statistiques ne peuvent traduire la réalité de la détresse », a-t-il affirmé, plaidant lui aussi pour une solution politique durable à une crise enracinée depuis plus de vingt ans.
Le conflit soudanais, déclenché le 15 avril 2023, oppose les Forces armées soudanaises dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan aux Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti ». Selon l’ONU, cette guerre a provoqué l’une des pires crises humanitaires actuelles, forçant plus de 8 millions de personnes à fuir leur foyer.
CA/ac/Sf/APA