Dans le Sud Soudan miné par la guerre, l’épidémie de choléra a tué 32 personnes, dont 37 % étaient des enfants. Des moyens sont requis d’urgence par l’OMS.
L’épidémie de choléra qui frappe le Soudan du Sud nécessite une mobilisation urgente de fonds pour éviter une propagation incontrôlée de la maladie, a annoncé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué parvenu ce mercredi à APA.
Les partenaires humanitaires, incluant l’ONU, ont évalué les besoins immédiats à 32 millions de dollars pour financer les trois premiers mois de la réponse d’urgence. Ce financement permettra, d’après eux, de déployer des équipes d’intervention rapide, de maintenir les services de santé essentiels et d’assurer l’approvisionnement en fournitures d’urgence.
Depuis le début de l’épidémie le 28 octobre 2024, le pays a enregistré 2 555 cas et 32 décès, dont 37 % concernent des enfants. Les populations les plus vulnérables sont les enfants de moins de cinq ans et les personnes âgées.
Les facteurs aggravants incluent l’accès limité à l’eau potable, l’absence d’installations sanitaires et les mauvaises pratiques d’hygiène, exacerbés par le regroupement des populations dans des centres de transit et des camps, souligne l’organisme onusien en charge de la santé mondiale.
Pour faire face à cette crise sanitaire, l’ONU dit avoir déployé des équipes d’intervention rapide et livré 22 tonnes de fournitures médicales à Renk, Malakal, Juba et Bentiu. Parallèlement, des campagnes de vaccination ont été lancées pour protéger environ 150 000 personnes dans le comté de Renk, tandis que plus d’un million de doses supplémentaires sont en cours d’acheminement pour couvrir l’ensemble du pays.
« Ces vaccinations sont essentielles pour protéger la population. J’appelle le public, les professionnels de la santé et les dirigeants communautaires à faire de ces campagnes un succès tout en prenant toutes les mesures possibles pour empêcher la propagation de la maladie», a déclaré Yolanda Awel Deng, ministre de la Santé.
Un effort soutenu par des actions communautaires et sanitaires
La réponse s’étend bien au-delà des vaccinations. L’ONU et ses partenaires disent avoir intensifié les efforts pour améliorer l’assainissement et l’accès à l’eau potable grâce à la distribution de comprimés de purification de l’eau, de solutions de réhydratation orale et de savon.
Par ailleurs, indiquent-ils, des émissions de radio et des visites à domicile sensibilisent les communautés aux risques et encouragent les bonnes pratiques d’hygiène. En outre, des installations de traitement et des points de réhydratation ont été établis pour faire face à l’urgence.
« La réponse à l’épidémie de choléra nécessite une approche multisectorielle coordonnée et urgente, qui s’étend bien au-delà du secteur de la santé. L’ONU s’est engagée à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement du Soudan du Sud pour assurer une coordination inclusive, une communication publique claire et un partage transparent des données, essentiels pour une préparation et une réponse efficaces », a affirmé Mme Anita Kiki Gbeho, coordonnatrice humanitaire des Nations Unies pour le Soudan du Sud.
ARD/te/Sf/APA