Selon un rapport publié lundi par un média colombien, des mercenaires sud-américains se battent aux côtés des combattants de la Force de soutien rapide (RSF) dans la guerre civile au Soudan.
Le journal colombien La Silla révèle que ces mercenaires colombiens ont été initialement recrutés en tant qu’agents de sécurité aux Émirats arabes unis (EAU) par la société de sécurité émiratie Global Security Service Group, et ont servi dans la ville de Benghazi, en Libye.
Le rapport précise que les autorités émiraties ont ensuite ordonné à une quarantaine de ces Colombiens de traverser la frontière vers l’ouest du Soudan pour se joindre aux RSF, qui mènent une insurrection contre la junte soudanaise dirigée par Abdel Fattah al-Burhan. Ces mercenaires faisaient partie d’un groupe de 300 agents de sécurité employés aux Émirats pour protéger des bâtiments, des entreprises et d’autres intérêts.
Cette implication dans le conflit soudanais fait partie de la contribution des Émirats arabes unis à la campagne des RSF contre l’armée soudanaise, qui a récemment remporté des succès militaires autour de Khartoum, toujours assiégée par les forces gouvernementales.
La Silla Vacía rapporte qu’Alvaro Quijano, colonel à la retraite de l’armée colombienne, aurait organisé l’envoi de 300 mercenaires colombiens au Soudan via les Émirats. Ces mercenaires étaient employés par l’Agence de services internationaux A4SI (Académie de formation à la sécurité), appartenant à l’épouse de Quijano, Claudia Viviana Oliveros.
Le rapport explique que les mercenaires, ayant traversé le désert libyen vers la fin de l’année dernière, ont rejoint les RSF à al-Uwaynat, près de la frontière nord-ouest du Soudan. Leur mission était de soutenir les RSF alors qu’ils assiégeaient la capitale de l’État du Darfour-Nord, El-Fasher.
Les Forces armées soudanaises, informées de la présence des mercenaires colombiens, ont tendu une embuscade à leur caravane, tuant 22 d’entre eux à l’aide d’un drone. Après l’incident, le gouvernement colombien a présenté des excuses officielles aux autorités soudanaises pour l’implication de ses citoyens dans le conflit.
Récemment, des vidéos ont circulé montrant des documents, dont un passeport au nom de Lombana Moncayo, que l’on croit être celui d’un mercenaire colombien. Le site d’investigation Bellingcat a localisé Moncayo dans le sud-est de la Libye grâce à ses publications sur les réseaux sociaux. Carlos Gonzales, chercheur pour Bellingcat, a confirmé que les images avaient été prises depuis un véhicule en mouvement, se dirigeant vers Al-Jawf, au sud-ouest de la Libye, à environ 300-400 km de la frontière soudanaise.
Ces mercenaires colombiens, en grande partie d’anciens militaires, sont connus pour leur faible coût et ont été impliqués dans des conflits précédents, notamment contre les rebelles houthis au Yémen en 2015, à la demande des Émirats arabes unis. La Silla Vacía précise que ces mercenaires ont été apparemment amenés de manière détournée aux Émirats pour être recrutés, avant de se retrouver intégrés à des missions de sécurité.
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