Le ministre sénégalais de l’Industrie et du Commerce a annoncé dimanche la création de deux nouvelles usines de production de sucre dans le sud du pays.
Au Sénégal, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), détenue par la famille Mimran, détient toujours le monopole de fait de la production de sucre. Installée à Richard-Toll, dans le nord du pays, cette entreprise garde encore son influence malgré les importations et les complaintes des consommateurs sur les fluctuations du prix du produit. Pour diversifier et renforcer la production locale de sucre tout en réduisant la dépendance aux importations, le ministre Serigne Gueye Diop a annoncé l’implantation de deux nouvelles usines dans les régions de Kolda et Ziguinchor, situées dans la verte Casamance.
« Deux projets, dont les études sont très avancées, visent à implanter des usines pour produire du sucre localement à partir de la canne à sucre dans la basse Casamance, précisément à Kolda et dans la région de Ziguinchor. Ces projets ont déjà été soumis au Premier ministre et sont à un stade très avancé », a déclaré le ministre, invité de l’émission Point de Vue diffusée dimanche sur la télévision nationale RTS.
Il a souligné que cette initiative s’inscrit dans une démarche visant à briser le monopole qui prévaut dans le secteur sucrier au Sénégal. « Notre gouvernement est contre le monopole. Ce n’est même pas normal que depuis 50 ans une seule entreprise ait le monopole », a-t-il affirmé, en rappelant l’ambition des nouvelles autorités de promouvoir un développement endogène à travers la création de champions nationaux dans des secteurs clés comme l’agriculture.
En outre, le ministre a annoncé un projet de modernisation du commerce de détail, avec la mise en place de 2 000 boutiques de référence à travers le pays. Inspiré d’un modèle appliqué sous les régimes socialistes, qui ont dirigé le pays de 1960 à 2000, ce système sera modernisé avec des boutiques équipées de systèmes de congélation fonctionnant à l’énergie solaire, afin de garantir l’hygiène et la conservation des produits.
Selon Serigne Gueye Diop, ce projet permettra de créer entre 20 000 et 30 000 emplois, tout en assurant l’application effective des prix réglementés pour les denrées de première nécessité, une mesure souvent contournée par les commerçants. Le ministre a insisté sur l’importance d’accroître la production nationale et de moderniser les réseaux de distribution pour répondre efficacement à la demande intérieure et renforcer la souveraineté alimentaire du pays.
ODL/ac/Sf/APA