Pour les élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, face au Pastef, parti au pouvoir , qui à désigné le Premier ministre Ousmane Sonko, comme tête de liste nationale, l’opposition Sénégalaise se regroupe pour imposer une cohabitation.
Le président des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) Ousmane Sonko, a été désigné tête de liste nationale du parti pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. L’annonce a été faite par le mandataire national de la formation politique au pouvoir, Ayib Daffé, accompagné du député Amadou Bâ. Ils se sont rendus à la Direction générale des élections (DGE) dimanche, peu avant minuit, dernier délai pour le dépôt des listes.
Toutefois, cette formation politique devra faire face à une opposition qui tente de s’unir par tous les moyens. Elle est regroupée dans une intercoalition pour contrer la force du parti au pouvoir.
Dans sa déclaration, M. Daffé a rappelé que le Pastef se présente à ces élections sous sa propre bannière, sans toutefois préciser que cette option vise à sécuriser une éventuelle majorité parlementaire et à prévenir la transhumance de députés vers l’opposition. Il a souligné que la liste soumise est « inclusive » et rassemble « toutes les sensibilités » de la coalition Diomaye Président, qui a porté l’actuel chef de l’Etat au pouvoir, en particulier le parti Pastef, considéré comme la locomotive de cette alliance. Cette stratégie reflète la volonté du Pastef de mettre en avant la diversité de ses membres et de renforcer sa présence à l’Assemblée nationale.
Le Premier ministre Ousmane Sonko, figure charismatique de la politique sénégalaise, incarne pour ses partisans l’espoir d’un renouveau politique. Ces élections représentent une étape clé pour le Pastef, qui espère consolider son influence et son poids législatif en vue des réformes qu’il défend depuis plusieurs années.
Rééditer le coup de 2022?
En 2022, les coalitions Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) et Wallu (sauver) avaient déjà réussi une alliance baptisée « Plan Déthié Fall », qui consistait à investir le candidat de l’opposition le mieux placé dans chacun des 46 départements. Cette stratégie leur avait permis de remporter 82 des 165 sièges de l’Assemblée nationale, contre 82 pour la coalition Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir), alors au pouvoir.
Cette fois, les coalitions Takku Wallu Sénégal (s’unir pour sauver le pays), Samm Sa Kaddu (respecter sa parole) et Jamm Ak Njariñ (paix et prospérité), rassemblant des figures de l’opposition comme Macky Sall, Amadou Ba, Khalifa Sall, Idrissa Seck, Barthélémy Dias, Pape Djibril Fall ou Anta Babacar Ngom, ont décidé de s’unir pour maximiser leurs chances dans les 46 départements du Sénégal et dans la diaspora. Cheikh Tidiane Youm, mandataire de Samm Sa Kaddu, a confirmé cette collaboration à la presse dimanche soir, sans donner plus de détails.
Un autre enjeu de ces législatives est la participation de Barthélémy Dias, maire de Dakar et tête de liste présumée de la coalition Samm Sa Kaddu, malgré sa condamnation par la Cour suprême dans l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf. Certains estiment que le Code électoral interdit à Dias de se présenter, mais d’autres affirment que cette inéligibilité ne prendrait effet qu’après une radiation des listes électorales.
Le Conseil constitutionnel avait utilisé un argument similaire en janvier dernier pour invalider la candidature de Ousmane Sonko à la présidentielle de 2024, après sa condamnation définitive par la même juridiction pour diffamation contre l’ancien ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Toutefois, grâce à la loi d’amnistie adoptée en mars, Sonko a pu être libéré de prison et rétabli dans ses droits, ce qui lui avait permis d’ailleurs d’aller voter à Ziguinchor (sud), rappellent plusieurs experts.
ODL/ac/Sf/APA