Le président de Pastef a rapidement réagi dimanche pour éteindre la polémique suscitée par la nomination d’une ancienne critique des militants de son parti et de leur leader.
Au Sénégal, le week-end a été particulièrement houleux sur les réseaux sociaux pour le parti au pouvoir. Suite à la publication du décret de nomination de la sociologue Aoua Bocar Ly-Tall, en tant que personnalité qualifiée dans le domaine des lettres parmi les nouveaux membres du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), plusieurs militants et sympathisants de Pastef ont exprimé leur colère depuis vendredi.
Indignés, ils ont dénoncé la promotion d’une personnalité qui avait longtemps combattu leur « projet », notamment avant l’arrivée au pouvoir des actuels dirigeants. Ils ont exhumé d’anciens messages dans lesquels Aoua Bocar Ly-Tall s’attaquait à Ousmane Sonko dans le cadre de l’affaire Adji Sarr, du nom de la jeune masseuse qui accusait le leader politique de viols et de menaces de mort.
Malgré les appels au calme lancés par plusieurs responsables du parti, les militants n’ont rien voulu entendre. Ils ont continué de critiquer le président Bassirou Diomaye Faye ainsi que le ministre de la Communication, Alioune Sall, qu’ils accusent d’avoir proposé la nomination de Mme Tall. Ils ont également rappelé le maintien à des postes stratégiques de certaines figures de l’ancien régime, déplorant l’absence de promotions en faveur de membres « méritants » du parti.
Tard dans la soirée, le Premier ministre Ousmane Sonko est intervenu pour recadrer les militants, tout en défendant le chef de l’Etat et en saluant les sacrifices de Bassirou Diomaye Faye pendant leurs années de lutte dans l’opposition, entre 2021 et 2024. « C’est à cause de ma personne que le président de la République actuel a été emprisonné par le régime précédent. Les gens ne doivent pas avoir la mémoire courte. Lorsqu’il a publié ce post Facebook, qui lui a valu douze mois de détention provisoire, c’était pour me défendre », a-t-il déclaré.
Sonko a également exhorté ses partisans à éviter les menaces et les polémiques inutiles après chaque nomination présidentielle qui ne correspondrait pas à leurs attentes. « C’est la Constitution qui lui confère ces prérogatives. Il représente toute une nation », a-t-il rappelé.
ODL/ac/Sf/APA