L’Etat du Sénégal détient désormais 25 % du Capital de la société chargée de l’exploitation de cette infrastructure qui relie Dakar à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), et encaissera 13 milliards de FCFA de bénéfices par an.
Fin de l’exclusivité de la gestion de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio-AIBD pour la Société Eiffage de la Concession de l’Autoroute de l’Avenir (SECAA). L’Etat du Sénégal, grâce à une renégociation du contrat d’exploitation, possède dorénavant ¼ du capital de cette entreprise qui détenait, depuis 2013, date de mise en service de l’infrastructure, 100 % des actifs.
La cérémonie de signature des nouveaux accords a eu lieu ce mercredi entre le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, et le directeur général d’Eiffage, Xavier Idier.
Cette renégociation a également permis la réévaluation de la redevance domaniale annuelle. Elle représente désormais 2 % du chiffre d’affaires annuel de la SECAA, avec un minimum de 800 millions de FCFA par an au lieu de 1000 FCFA par an dans l’ancien contrat.
Par ailleurs, le réajustement des clauses et échéances de Partage des fruits de la concession a été acté. De même, le plafonnement du Taux de Rendement Interne (TRI) cible a été fixé à 17% au lieu de 20,1% dans le Contrat Complémentaire. Celui-ci est accompagné d’une correction des hypothèses sous-jacentes pour mieux refléter la réalité de l’économie sénégalaise.
En outre, le nouveau contrat stipule le gel de l’indexation des prix appliqués aux usagers sur l’inflation pendant 5 ans. En réponse à la forte demande des usagers, la société d’exploitation va réaliser l’éclairage sur tout le linéaire de la section courante et au niveau des diffuseurs (entrées et sorties de l’autoroute).
De plus, la durée de la Concession a été prorogé de 5 ans dans la perspective d’un partenariat durable et permettant les meilleures conditions d’un transfert de l’ouvrage à terme et la réalisation des gros entretiens et réparations.
Enfin, les contrats initial et complémentaire ont été fusionnés et harmonisés en un seul véhicule contractuel consolidé. Celui-ci devrait faciliter le suivi des nouveaux équilibres économiques convenus dans le cadre de la concession renégociée.
« Nous avons enfin réussi à rétablir un meilleur équilibre entre l’Etat et le Concessionnaire. Désormais, il y aura un partage plus juste des profits futurs avec l’Etat et les Usagers. Les flux nets à recevoir par l’Etat sont estimés à 305,5 Mrds de F CFA sur la période 2021-2044, avec des évolutions progressives annuelles et une moyenne de 13 Mrds de F CFA », s’est félicité le ministre des Finances et du Budget.
Selon Abdoulaye Daouda Diallo, l’entrée de l’État du Sénégal dans le Capital de SECAA consacre la participation de l’Etat dans la gouvernance de la Concession avec tous les avantages y afférents, notamment dans la gestion et le pilotage de l’exploitation, avec un suivi particulier du programme d’investissement, des recettes d’exploitation et des charges associées, en toute transparence.
Des programmes d’investissements impliquant l’Etat-actionnaire accompagneront l’évolution de la capacité de l’ouvrage, en fonction du profil du trafic et la mise en œuvre de la réalisation des ouvrages différés, a-t-il ajouté.
« Ainsi cet accord, s’il est un aboutissement d’âpres négociations est d’abord et avant tout un point de départ. Il constitue pour le Gouvernement et pour son partenaire SECAA/EIFFAGE un mandat pour agir et une responsabilité », a souligné M. Diallo.
Poursuivant, Abdoulaye Daouda Diallo a fait savoir que cet accord engage l’ensemble des acteurs et qu’il comporte des mesures qu’il faudra collectivement porter et mettre en œuvre.
« C’est un symbole fort, attendu par les citoyens, et qui démontre la détermination du Gouvernement […] à avancer vers une plus grande prise en charge des préoccupations des usagers de l’autoroute », a-t-il conclu.
ARD/cgd/APA