Le mouvement citoyen sénégalais Y’en a marre a déploré avoir constaté lors du scrutin présidentiel du 24 février « un vote très régionaliste, très religieux et très ethnique» de la part de plusieurs de ses compatriotes, avertissant qu’une telle pratique est de nature à saper «la cohésion nationale».
« Voter pour la confrérie, voter pour la région et voter pour l’ethnie sape la cohésion nationale et on ne peut pas continuer à fermer les yeux comme si de rien n’était. C‘est très inquiétant », a notamment dit Fadel Barro.
Le coordonnateur de Y’en a marre qui donnait une conférence de presse, mardi au siège du mouvement citoyen au quartier dakarois des Parcelles assainies, a indexé les politiques, notamment le chef de l’Etat d’être à l’origine de ce type de vote.
Vainqueur du scrutin avec 58,26% des voix, d’après le Conseil constitutionnel, Macky Sall, candidat de la coalition « Benno Bokk Yaakaar » (BBY, ensemble pour un même espoir), a surclassé ses adversaires au nord du pays, particulièrement dans la région de Matam où il est originaire, et au centre, notamment à Fatick, où il est né en 1961.
Ousmane Sonko, arrivé troisième, est en tête dans les trois départements de Ziguinchor (sud) dont il est issu, là où Idrissa Seck, deuxième, a eu les suffrages de Touba (centre), la capitale de la confrérie des mourides.
Commentant le refus de l’opposition de déposer un recours auprès du Conseil constitutionnel, Fadel Barro a fait état d’un manque de « confiance ».
«Elle (l’opposition) a plusieurs fois déposé des recours au Conseil constitutionnel sans une seule fois avoir gain de cause », a affirmé M. Barro, entouré des autres membres du mouvement.
Quant à Macky Sall, sitôt sa victoire confirmée, mardi par le Conseil constitutionnel, il a quelques heures après lancé un appel au dialogue à toutes les forces vives de la nation, notamment l’opposition et ses prédécesseurs Abdoulaye Wade et Abdou Diouf, pour, dit-t-il, construire « un Sénégal meilleur ».
MK/cat/APA