Le bureau de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP), qui s’est réuni mercredi soir à Dakar, a déploré les manquenments notés dans la gestion du football professionnel par les autorités étatiques, avec en toile de fond le blocage des activités de Star Times, son principal sponsor.
« Nous avons fait dix ans de football professionnel sans qu’il n’y ait de droits télé achetés par des médias. On a trouvé un télédiffuseur (Star Times) prêt à mettre 6,3 milliards F CFA dans les dix prochaines années. Paradoxalement, des problèmes et des obstacles surgissent de partout et font que ce télédiffuseur est incapable de développer ses activités commerciales au Sénégal », a regretté Saer Seck, le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP).
En effet, a souligné le président de l’Institut Diambars de Saly, « il est impossible d’acheter le décodeur de Star Times à cause d’un certain nombre de mesures administratives consécutives à une plainte du groupe Excaf portant sur la Télévision numérique terrestre (TNT) ».
M. Seck, jugeant cette situation « inacceptable », a fait noter que ces « manœuvres font que le télédiffuseur sera obligé de se retirer du Sénégal en cassant le contrat qui le lie à la LSFP ». A en croire le dirigeant sportif, si le lien juridique entre la LSFP et Star Times est rompu, « le football professionnel au Sénégal s’arrêtera parce que cela fait trois ans que les présidents de club tiennent ce football mais ça ne peut pas continuer comme ça ».
C’est la raison pour laquelle, Saer Seck a dit souhaiter que « le chef de l’Etat se saisisse de cette affaire en donnant aux administrations concernées des instructions pour l’intérêt de la jeunesse du pays ».
Par ailleurs, le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel a fait une mise au point : « ce qui est reproché à Star Times, c’est un empiètement dans le domaine de la TNT dont Excaf détient une exclusivité accordée par l’Etat du Sénégal et expirant en 2019. Mais la technologie utilisée par Star Times n’est pas la TNT puisque les images sont satellitaires. Pour avoir la TNT au Sénégal, il faut un dispositif qu’Excaf seulement possède dans ce pays ».
Toutes ces raisons poussent M. Seck a affirmé qu’on fait « un mauvais procès à Star Times sur la base d’intérêts importants », d’où son invite afin que les autorités étatiques « délivrent un message clair » dans cette affaire.
En outre, Saer Seck s’est prononcé sur les reports à répétition de matchs du championnat professionnel. « Aujourd’hui, on a pu se rendre compte que dans des stades construits pour le football, c’est après y avoir organisé tout, qu’on permet à ce sport de s’y dérouler », a fustigé le président de la LSFP.
Constatant amèrement que « des concerts, des combats de lutte, des cérémonies de chants religieux et des rencontres politiques passent devant le football dans les stades », il en a conclu qu’ « il est absolument impossible de le développer dans ces conditions ».
Tout en remerciant le président de la République Macky Sall qui a fait « beaucoup d’efforts avec entre autres la réfection de stades et le projet de construction d’un stade olympique », Saer Seck a indiqué que si on y tient « ensuite d’autres activités, ça ne sert à rien ».
Pour lui, les infrastructures dédiées au football doivent être, en priorité, à la disposition des acteurs de ce sport. Car, de l’avis de M. Seck, « le football n’est plus une activité ludique mais est devenu un moyen de vie, un travail et une industrie ».
Pour étayer son propos, il a renseigné que les 28 clubs affiliés à la Ligue sénégalaise de football professionnel ont créé « 1500 emplois directs ». Mais déjà depuis le début de la saison, six matchs ont été reportés provoquant l’ire de la LSFP qui exige qu’on donne au sport roi « la considération qu’il mérite ».
ID/te/APA