Le Sénégal fait actuellement face à des défis économiques majeurs, marqués par des tensions budgétaires croissantes. D’où l’exigence de réformes budgétaires aptes à stabiliser les finances.
Le mercredi 16 octobre 2024, le Fonds Monétaire International (FMI) a publié un communiqué à la suite d’une mission effectuée au Sénégal du 9 au 16 octobre, menée par M. Edward Gemayel.
Cette mission avait pour objectif d’analyser les révisions des données budgétaires présentées par l’Inspection générale des finances (IGF), couvrant la période 2019-2024, et d’évaluer leurs implications sur les programmes soutenus par le FMI, notamment la Facilité élargie de crédit (FEC), le Mécanisme élargi de crédit (MEDC), et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).
Le FMI a salué l’engagement du gouvernement sénégalais en faveur d’une gouvernance transparente et de la rigueur budgétaire. Les premières conclusions du rapport de l’IGF révèlent des révisions significatives des données, attribuées principalement à des investissements financés par des emprunts extérieurs et des prêts contractés auprès de banques locales. Ces révisions montrent que le déficit budgétaire et la dette publique pour la période en question sont nettement plus élevés que les estimations précédentes. Ces ajustements devront être certifiés par la Cour des comptes, alors que le FMI continue de travailler en étroite collaboration avec les autorités sénégalaises.
Le Sénégal fait actuellement face à des défis économiques majeurs, marqués par des tensions budgétaires croissantes. Le FMI a confirmé un manque à gagner en termes de recettes à fin septembre, accompagné d’une hausse significative des dépenses, particulièrement celles liées aux investissements publics. En l’absence de mesures rapides, le déficit budgétaire devrait dépasser les prévisions initiales de 7,5 % du PIB pour l’année en cours.
M. Gemayel a insisté sur la nécessité pour les autorités sénégalaises de prendre des décisions audacieuses pour garantir la viabilité des finances publiques et réduire la dette nationale. La Loi de finances 2025 représente une opportunité cruciale pour introduire des réformes structurantes, telles que la rationalisation des exonérations fiscales et la réduction progressive des subventions énergétiques. Ces mesures visent à renforcer la discipline budgétaire et à améliorer la confiance dans la gouvernance publique.
Lors de cette mission, l’équipe du FMI a rencontré plusieurs responsables gouvernementaux, dont le Premier ministre Ousmane Sonko, le ministre de l’Économie Abdourahmane Sarr, le ministre des Finances Cheikh Diba, et le Secrétaire général du gouvernement Ahmadou Al Aminou Lo. Des discussions productives ont également été engagées aux côtés des partenaires au développement, avec une reconnaissance de la coopération franche et constructive des autorités sénégalaises.
Le FMI poursuivra ses consultations dans les semaines à venir afin de définir les prochaines étapes du programme en cours, en mettant l’accent sur la nécessité de mesures structurelles pour renforcer l’économie sénégalaise.
AC/Sf/APA